Aller au contenu principal

Reproduction étrange : ces vers « Frankenstein » peuvent se retrouver avec deux têtes

Une forme extrême de « flexibilité développementale »

Image d’illustration — © Masatsugu Yamazaki / Wikimedia Commons

Au sein du règne animal, la reproduction peut prendre de nombreuses formes. Récemment, des chercheurs ont documenté des résultats assez déroutants chez un minuscule ver plat.

Paratomie étrange

Stenostomum brevipharyngium se reproduit de manière asexuée (sans partenaire) via la paratomie. Les cellules souches de la partie centrale (ou zone de fission) d’un individu mature vont se différencier pour former de nouvelles structures corporelles. Au bout de quatre jours, les deux vers (normalement disposés tête-queue/tête-queue) se séparent.

Lors d’expériences en laboratoire, des chercheurs ont observé une malformation étrange, impliquant que l’un des individus nés de ce processus présente une tête à chaque extrémité de son corps. En les examinant de plus près, l’équipe a découvert que ce résultat inhabituel, impliquant des structures cérébrales symétriquement inversées, ne semblait pas affecter leur survie.

Comme les scientifiques s’y attendaient, ils n’ont trouvé aucune trace des types de cellules caractéristiques de queues nouvellement formées, indiquant « une formation erronée, mais spontanée, de tissus de tête au cours du processus paratomique ».

Flexibilité développementale

De façon encore plus intrigante, plusieurs vers bicéphales ont pu se reproduire de manière asexuée et engendrer une progéniture dotée d’une tête et d’une queue.

Selon les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Proceedings of the Royal Society B, ces différentes observations indiquent qu’il s’agit d’une forme extrême de « flexibilité développementale », probablement influencée par des facteurs environnementaux, plutôt que du résultat d’une mutation génétique permanente.

« Une telle régénération permet une inversion stable de la polarité de l’axe corporel sans nuire à la survie ou aux capacités reproductives de l’animal, un phénomène exceptionnellement rare chez les organismes bilatériens », concluent-ils.

Il y a près de deux décennies, des chercheurs avaient découvert une créature à deux têtes de l’ère des dinosaures.

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

Étiquettes: ,

Catégories: ,

Partager cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *