En comparant les récifs dans cette partie de l’océan Indien avant et après deux vagues de chaleur extrême, les chercheurs ont facilement pu s’en apercevoir : 70 % des coraux avaient disparu. Un constat ahurissant qui comporte néanmoins quelques notes d’espoir pour ces habitats vitaux à la région.
Des conditions de plus en plus difficiles
L’étude a été publiée dans la revue Coral Reefs. En effet, il faut remonter à 2015 et à 2016 pour bien comprendre les fortes vagues de chaleur qui ont touché la région. À seulement 12 mois d’intervalle, celles-ci ont été terribles pour la faune et la flore locale. Concrètement, pendant près de huit semaines en 2015, la température de l’eau de mer comprenant alors les récifs a été très élevée, ce qui a fortement impacté les fonds océaniques. À l’époque, cela avait réduit de 60 % la couverture corallienne vivante.
Malheureusement pour la région, les coraux n’ont pas eu le temps de se rétablir, étant touchés par une nouvelle vague de chaleur, en 2016. Celle-ci a d’ailleurs duré plus de quatre mois, et a été très éprouvante. Pour le moment, difficile d’évaluer avec précision les dégâts de la deuxième vague, comme les chercheurs ont pu le faire avec la première. En revanche, nous savons que 68 % des coraux restants ont été blanchis, et 29 % sont morts.
En conséquence, 70 % des coraux durs ont été décimés entre 2015 et 2017. Un intervalle de seulement deux ans, qui montre à quel point les dégâts dus au changement climatique peuvent être importants pour des environnements aussi fragiles que celui-ci. Pour rappel, les coraux durs sont les éléments qui constituent les récifs, et qui abritent la plupart des espèces marines. Ils servent de repères à l’alimentation pour les poissons (25 % des espèces de toute la vie marine y sont associés), et ont une importance capitale pour l’Homme. Ils peuvent par exemple atténuer la houle, et permettent de limiter l’érosion de notre littoral. Également, ils préviennent de plusieurs risques liés aux tempêtes.
Des écosystèmes fragiles… mais résistants
Même si la deuxième vague de chaleur a duré quatre mois, et a donc duré plus de temps que la première, il y eut beaucoup moins de dégâts sur les coraux. L’équipe de chercheurs estime alors que cela est dû aux coraux, qui étaient plus résistants. Capables de s’adapter à une hausse des températures, cela constitue un espoir fondamental dans la perspective d’un réchauffement global de la planète. C’est en tout cas ce que suggère la Zoological Society of London (ZSL).
Entre les deux vagues de chaleur, les coraux n’ont pas pu se rétablir complètement. Avec le temps, les récifs se régénèrent, mais seulement voilà, avec le réchauffement climatique, ces vagues de chaleur se montrent de plus en plus fréquentes. La biologiste marine auteure principale de l’étude Dr Catherine explique d’ailleurs : « Nous savons qu’il a fallu environ 10 ans pour que ces récifs se rétablissent dans le passé, mais avec la hausse des températures globales, de fortes vagues de chaleur deviennent de plus en plus fréquentes. Ce qui entravera la capacité du récif à rebondir. »
Également, il est très intéressant de se questionner sur l’impact du réchauffement climatique sur des récifs coralliens dans des zones très reculées et inhabitées. Contrairement à la grande barrière de corail australienne, qui est impactée par d’autres facteurs comme la pollution, l’activité humaine, ce n’est pas le cas ici. Les réchauffements dans la région seront de plus en plus fréquents, impactant directement la récupération de ces récifs. Les systèmes qui survivent peuvent alors être très différents à l’avenir.
Par Benjamin Cabiron, le
Source: NewScientist
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