Pendant longtemps, la disparition de Néandertal est restée un mystère. Aujourd’hui, les chercheurs avancent une nouvelle explication. Homo sapiens ne serait pas un assassin, mais simplement différent. Cette différence aurait suffi à changer l’histoire.

La disparition de Néandertal n’a pas été causée par une catastrophe naturelle
Beaucoup pensaient que Néandertal avait été victime d’un désastre. Certains parlaient de maladies, d’éruptions volcaniques ou même d’un massacre par Homo sapiens. Mais selon l’archéologue Ludovic Slimak, rien ne prouve ces scénarios dramatiques.
Les os retrouvés ne montrent pas de blessures liées à des combats. De plus, Néandertal avait déjà survécu à plusieurs périodes glaciales. Il savait s’adapter. Alors, pourquoi aurait-il disparu d’un coup ?
Homo sapiens a remplacé Néandertal grâce à une meilleure organisation sociale
Slimak propose une autre explication. Il pense que Néandertal et Sapiens vivaient le monde de manières très différentes. Sapiens échangeait sur de grands territoires, utilisait les mêmes outils partout, et vivait selon des règles partagées par tous.
Cette capacité à faire groupe et à partager des normes a donné un avantage à Sapiens. Sans faire la guerre, il a simplement occupé plus d’espace. Les Néandertaliens, eux, se seraient éloignés petit à petit, perdant du terrain jusqu’à disparaître.
Le fossile de Thorin prouve l’isolement et la consanguinité des derniers Néandertaliens
En 2015, des chercheurs ont trouvé un fossile rare dans la Drôme : celui de Thorin, un Néandertalien très isolé. Pendant 50 000 ans, lui et son groupe n’ont échangé aucun gène avec d’autres humains, ni avec Sapiens, ni avec d’autres Néandertaliens.
Son ADN montre beaucoup de consanguinité. Cela veut dire que le groupe vivait replié sur lui-même, ce qui peut affaiblir une population. Pour confirmer cette idée, d’autres recherches seront nécessaires, comme le rappelle la généticienne Évelyne Heyer.
L’extinction de Néandertal a été lente et progressive sur des milliers d’années
La fin de Néandertal ne s’est pas faite du jour au lendemain. Au contraire, elle a pris du temps. Les premiers groupes de Sapiens arrivés en Europe n’ont pas toujours survécu. Ce sont d’autres vagues migratoires, plus tardives, qui ont vraiment marqué l’histoire.
Les Aurignaciens, par exemple, ont laissé des traces claires de leur présence entre 43 000 et 35 000 ans avant aujourd’hui. Ils ont habité l’Europe entière, des îles Britanniques à l’Espagne, avec des peintures, des outils, des signes forts de culture.
Il ne reste que 2 % de gènes néandertaliens dans l’ADN humain moderne
Aujourd’hui, on sait que les humains modernes portent en moyenne 2 % de gènes néandertaliens. Cela ne veut pas dire que Néandertal vit encore en nous. Ce chiffre est trop faible pour dire qu’il a survécu.
Selon Slimak, il faut accepter que des branches de l’humanité puissent s’éteindre. Néandertal a vécu longtemps, mais son temps est passé. Ce constat peut sembler dur, mais il nous aide à réfléchir à notre propre avenir sur Terre.
Par Eric Rafidiarimanana, le