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Une découverte scientifique inédite : un crâne vieux de 300 000 ans révèle un chaînon manquant de l’évolution humaine

Crâne fossile humain vieux de 300 000 ans découvert dans une cavité rocheuse.
Reconstitution d’un crâne préhistorique qui offre un témoignage unique sur les origines et l’évolution des premiers humains – DailyGeekShow.com

Un mystérieux crâne fossilisé découvert en Grèce intrigue les chercheurs depuis plus de 60 ans. Grâce à de nouvelles méthodes de datation, ils l’identifient désormais comme appartenant à l’espèce Homo heidelbergensis, un groupe humain distinct des Néandertaliens et d’Homo sapiens. Cette découverte éclaire une étape cruciale de l’évolution humaine.

Le crâne de Petralona date de 300 000 ans et corrige les anciennes estimations

Crâne fossile humain vieux de 300 000 ans découvert dans une grotte en Chine, partiellement incrusté dans la roche.
Ce fossile énigmatique pourrait appartenir à une lignée humaine encore inconnue, distincte de Néandertal et d’Homo sapiens – Nadina/Wikimedia Commons

Des spéléologues ont découvert ce crâne fossilisé en 1960 dans la grotte de Petralona, au nord de la Grèce. Pendant longtemps, les estimations oscillaient entre 170 000 et 700 000 ans, ce qui nourrissait les débats scientifiques.

Mais une équipe internationale a levé le voile grâce à la datation par série de l’uranium. Les chercheurs ont analysé le rapport entre l’uranium et le thorium contenus dans la calcite qui recouvrait l’os. Ils ont fixé son âge à environ 300 000 ans. Cette précision en fait l’un des fossiles humains les plus importants du Pléistocène européen.

Le fossile appartient à Homo heidelbergensis, ancêtre direct de plusieurs lignées

Crâne fossile de Petralona, vieux de 200 000 ans, exposé dans un musée en Grèce.
Le fossile de Petralona constitue un témoignage unique de l’évolution humaine sur le continent européen – Knop92/Wikimedia Commons

Les chercheurs estiment que ce crâne massif ne correspond ni à un Néandertalien, ni à Homo sapiens. Ils l’attribuent désormais à l’espèce Homo heidelbergensis, qui a vécu en Europe et en Afrique entre 300 000 et 600 000 ans. En Europe, ce groupe a évolué vers les Néandertaliens.

En Afrique, certaines populations ont donné naissance à nos ancêtres directs. Ainsi, le « Petralona man » devient un chaînon essentiel pour comprendre la divergence des lignées humaines.

L’analyse de la robustesse du crâne et de l’usure des dents indique que l’individu était probablement un jeune homme adulte. Cette découverte rejoint d’autres fossiles majeurs, comme le crâne de Kabwe en Afrique, daté de près de 299 000 ans et également classé dans l’espèce H. heidelbergensis.

Les techniques modernes assurent une datation plus fiable du fossile

La calcite recouvrant le crâne a posé problème pendant des décennies. Mais elle contenait une petite quantité d’uranium. Avec le temps, l’uranium s’est transformé en thorium, permettant de mesurer précisément le temps écoulé.

Image scientifique montrant un fragment de calcite et le crâne fossile humain vieux de 300 000 ans auquel il est fixé.
Le crâne préhistorique, emprisonné dans la calcite pendant des millénaires, illustre les conditions exceptionnelles de fossilisation – Journal of Human Evolution

Grâce à cette méthode, les chercheurs ont montré que le fossile s’était fixé rapidement à la paroi de la grotte. La datation à 300 000 ans apparaît donc bien plus fiable que les anciennes estimations.

De plus, cette approche illustre une tendance en paléoanthropologie : l’usage de technologies modernes pour réinterpréter des fossiles anciens. Elle ouvre ainsi la voie à de nouvelles révisions concernant d’autres découvertes controversées.

Cette découverte éclaire un moment clé de l’évolution humaine en Europe

L’identification du crâne de Petralona confirme que plusieurs lignées humaines coexistaient en Europe au Pléistocène moyen. Homo heidelbergensis vivait aux côtés des premiers Néandertaliens, partageant sans doute territoires et ressources. Cela confirme que l’évolution humaine n’a pas suivi une ligne unique mais plusieurs branches parallèles.

Comme l’affirme le paléoanthropologue Chris Stringer, cette découverte « prouve la coexistence de populations d’H. heidelbergensis avec la lignée néandertalienne en Europe ».

En d’autres termes, ce fossile joue un rôle clé pour comprendre comment les Néandertaliens ont émergé du patrimoine génétique européen, tandis que nos ancêtres africains suivaient une autre trajectoire.

Le crâne de Petralona illustre à quel point l’histoire de notre espèce reste complexe. Grâce à cette découverte, les chercheurs disposent d’un chaînon manquant qui rapproche les Néandertaliens et Homo sapiens dans l’arbre de l’évolution humaine.

Toutefois, comme souvent en paléoanthropologie, il faudra mener de nouvelles recherches pour confirmer définitivement cette hypothèse.

Par Eric Rafidiarimanana, le

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