Un dinosaure carnivore, inconnu jusqu’ici, a été identifié en Patagonie. Il mesurait 7 mètres, pesait plus d’une tonne et dominait son monde. Une trouvaille majeure qui éclaire l’évolution des mégaraptors.

Des paléontologues argentins découvrent un dinosaure inconnu vieux de 70 millions d’années
Imaginez que vous êtes en Argentine, dans la plaine de Patagonie, et vous découvrez des os vieux de 70 millions d’années.
C’est exactement ce qu’a vécu une équipe de paléontologues argentins, menée par l’expert Diego Pol. En effet, ils ont mis au jour un squelette partiel d’une espèce inconnue, dans une strate du Crétacé supérieur. C’est un peu comme retrouver une pièce rare dans un puzzle géant.
Ainsi, ils ont nommé ce nouveau dinosaure Joaquinraptor casali, en référence à Valle Joaquin, la zone de fouille, et au fils d’un des chercheurs, prénommé Joaquin. Une manière touchante de mêler science et vie personnelle.
Le Joaquinraptor : un mégaraptor de 7 mètres pour une tonne, taillé pour dominer
Ce n’était pas un petit dinosaure. Bien au contraire, le Joaquinraptor atteignait 7 mètres de long pour 1 000 kilos. Sa taille rappelle celle du célèbre Tyrannosaurus rex, même si leurs lignées diffèrent.
Grâce aux restes retrouvés, crâne, vertèbres, côtes, membres, les chercheurs ont pu reconstruire son anatomie avec une rare précision.
De plus, le Joaquinraptor fait partie des mégaraptors, des carnivores encore mystérieux. Leur allure frappe immédiatement : bras puissants, griffes tranchantes, mâchoire de prédateur, corps taillé pour chasser. C’est clairement le genre d’animal qu’on préfère croiser dans un musée que dans la nature.
La présence d’un os de crocodile dans sa mâchoire révèle un régime carnivore impressionnant

Encore plus étonnant : les chercheurs ont trouvé un os de patte de crocodile fossilisé dans la mâchoire inférieure du Joaquinraptor.
Autrement dit, un reste de son dernier repas. Ce détail éclaire d’un coup son régime alimentaire. Il ne chassait pas de petites proies. Bien au contraire, ce carnivore s’en prenait à des proies massives, parfois carnivores elles aussi.
Par conséquent, cela confirme ce que les chercheurs pressentaient : les mégaraptors comme le Joaquinraptor étaient au sommet de la chaîne alimentaire.
Leur territoire ? Un vaste marécage chaud et humide, à la fin du Crétacé. Ces données, bien que partielles, enrichissent considérablement notre compréhension des écosystèmes sud-américains, encore trop peu étudiés par rapport à ceux d’Amérique du Nord.
Un des derniers mégaraptors jamais découverts avant l’extinction des dinosaures
Ce fossile ne s’ajoute pas simplement à une longue liste d’espèces. En réalité, il pourrait bien être l’un des derniers mégaraptors connus, juste avant l’extinction des dinosaures. Jusqu’ici, les mégaraptors restaient une énigme : trop de fossiles partiels, trop peu d’informations fiables.
Mais aujourd’hui, avec le Joaquinraptor, les scientifiques tiennent enfin un spécimen mieux conservé, qui leur permet de revoir leurs hypothèses sur l’anatomie, le comportement et l’évolution de ces géants carnivores. Et ce n’est qu’un début : d’autres fouilles sont déjà prévues dans la région. On peut donc s’attendre à d’autres découvertes fascinantes.
Une fenêtre ouverte sur un monde disparu grâce à une découverte rare
En fin de compte, découvrir un tel dinosaure, c’est ouvrir une fenêtre sur un monde disparu. Cela nous rappelle que notre Terre a abrité des formes de vie incroyables, et que chaque fossile retrouvé éclaire ce passé lointain avec plus de précision.
Et qui sait ? Un nouveau dinosaure inconnu dort peut-être sous nos pieds. Alors si un jour, au détour d’un sentier, vous trouvez un os étrange… appelez un paléontologue. Pas un plombier.
Par Eric Rafidiarimanana, le