La comète C/2025 K1 (ATLAS), venue des confins du Système solaire, s’est littéralement désintégrée sous les yeux des astronomes. Un événement rare, fascinant et riche d’enseignements scientifiques.

Une comète en route vers le Soleil s’est désintégrée sous la chaleur extrême
Découverte en mai 2025, la comète C/2025 K1 (ATLAS) s’est illuminée progressivement en approchant du Soleil. Le 8 octobre, elle est passée à proximité de notre étoile. Ce survol a gravement fragilisé sa structure. Résultat : dans les nuits du 11 et 12 novembre, elle a éclaté en plusieurs morceaux, sous l’effet combiné de la chaleur et des forces gravitationnelles.
L’observatoire d’Asiago, en Italie, a capturé les premières images du phénomène. Deux fragments principaux se sont formés, séparés par près de 2 000 kilomètres. Un troisième, plus faible, a été repéré ensuite. Le Virtual Telescope Project a confirmé l’événement grâce à des vues en haute résolution sur 24 heures.
Une comète ancienne, fragile, et témoin du passé du Système solaire

Cette comète ne venait pas de n’importe où. En effet, elle est probablement issue de la ceinture de Kuiper, une région glacée au-delà de Neptune, remplie de corps préservés depuis plus de 4 milliards d’années. Le passage de C/2025 K1 (ATLAS) vers les zones internes du Système solaire serait son premier voyage.
Son éclatement en direct représente donc une opportunité unique. Les fragments libérés nous renseignent sur la composition du noyau cométaire. Ils nous apprennent aussi quels matériaux étaient présents lors de la formation du Système solaire.
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, C/2025 K1 (ATLAS) n’a aucun lien avec la comète interstellaire 3I/ATLAS. Les deux partagent simplement un nom issu du programme de détection ATLAS, chargé d’identifier les objets potentiellement dangereux pour la Terre.
La structure interne des comètes les rend vulnérables et fascinantes à étudier
Les comètes sont constituées de glaces (eau, CO2, CO) et de poussières. Cela leur vaut le surnom de « boules de neige sales« . En s’approchant du Soleil, les glaces se vaporisent. Ce processus forme une coma (atmosphère éphémère) ainsi que des queues spectaculaires, l’une de poussière, l’autre ionique.
Mais ce qui fascine les astronomes, c’est la fragilité du noyau. Souvent fissuré, poreux et inégal, il cède facilement aux contraintes thermiques et aux forces de marée. Voilà pourquoi certaines comètes, comme K1 (ATLAS), finissent par se briser de façon spectaculaire.
Étudier cette fragmentation permet d’analyser la composition interne. Cela aide aussi à mieux comprendre les phénomènes d’évolution orbitale et à remonter aux origines du Système solaire.
La ceinture de Kuiper, un réservoir glacé de comètes anciennes
La ceinture de Kuiper est située entre 30 et 50 unités astronomiques du Soleil. Elle abrite des milliers de petits corps, souvent glacés, vestiges des débuts du Système solaire. Parmi eux, certains sont déviés de leur orbite par les planètes géantes. Ils entament alors des trajets elliptiques qui les amènent près du Soleil.
C/2025 K1 (ATLAS) semble appartenir à cette famille. Son voyage, brutalement interrompu, offre une précieuse fenêtre sur une époque lointaine. Une époque bien antérieure à l’apparition des planètes telles que nous les connaissons aujourd’hui.
Ces comètes, en se fragmentant, libèrent des matériaux primitifs que les chercheurs peuvent analyser à distance. Chaque désintégration devient ainsi une capsule temporelle, un morceau intact de notre histoire cosmique.
Par Eric Rafidiarimanana, le