Perdre l’usage de ses jambes est un évènement tragique. Heureusement, les chercheurs ne cessent de chercher un moyen efficace pour redonner leur mobilité aux personnes handicapées… Une première étape a d’ailleurs été franchie grâce aux stimulations électriques testées sur Dustin, un patient paralysé après un accident de voiture.
Dustin Shillcox était un bon vivant, adorant la nature du Wyoming, la motoneige, le ski nautique et conduire dans sa ville de Green River. Malheureusement, le 26 août 2011 alors qu’il n’avait que 26 ans, il a eu un accident qui changea sa vie à jamais. Alors qu’il retournait chez lui en voiture, une roue s’est décrochée et le véhicule qu’il conduisait s’est retourné, éjectant alors Dustin qui ne portait pas de ceinture.
Son dos a été brisé, ainsi que son sternum, son coude, quatre côtes et ses poumons se sont affaissés. Il s’est ainsi retrouvé paralysé de la partie inférieur de son corps. Il nous raconte : « au départ, sortir en public dans un fauteuil roulant était difficile et j’avais honte devant mes amis. Il y avait toujours des marches et d’autres obstacles que je ne pouvais pas franchir… Mes amis étaient heureux de m’aider, mais je perdais toute estime de moi-même. »
Cependant, il n’a jamais perdu la foi et fort de son caractère de battant, il espérait retrouvé l’usage de ses jambes. Il a ainsi lu que des chercheurs avaient réussi à faire de tenir debout des personnes paralysées des membres inférieurs grâce à des stimulations électriques au niveau de la colonne vertébrale. La neuroscientifique Susan Harkema de l’Université de Louisville au Kentucky est à l’origine de ces recherches : grâce à la stimulation électrique à faible fréquence, elle a réussi électrique à « réveiller » la moelle épinière inférieure d’un homme handicapé qui s’est alors tenu debout, soutenant tout son poids.
La stimulation a aussi fonctionné chez Rob Summers, âgé de 23 ans, qui a réussi à retrouver le contrôle de sa vessie et de son intestin, ainsi que des fonctions sexuelles même lorsque les électrodes n’étaient plus branchées. Dustin s’est porté volontaire pour participer à ces recherches et est ainsi devenu l’un des « cobayes » de Susan.
En fait, on savait déjà depuis les années 70 qu’il était possible de faire trembler les jambes de quelqu’un par une stimulation électrique directe. Mais les scientifiques ont mis plus de temps à comprendre que le problème était de « sur-stimuler » les neurones qui saturait le système nerveux, bloquant ainsi la mise en mouvement. Les neurones de la colonne vertébrale ne font pas qu’interpréter les signaux du cerveaux, une sorte de « boucle rétroactive » se entre ces deux parties du corps qui contrôle la stabilité et la coordination d’une personne.
Les chercheurs ont ainsi fini par diminuer la stimulation électrique afin qu’elle serve de neurostimulation pour le contrôle de la douleur. Le principe est donc de stimuler le minimum nécessaire, et une fois l’organisme « réveillé », il fait le reste. Après avoir reçu ce traitement innovant, et grâce à des électrodes bien placées, Dustin a réussi à te tenir debout tout seul.
De nombreuses configurations d’électrodes ont été testées… Il existait un seuil de tension pour activer le corps sans pour autant en perdre le contrôle. Ce système, bien que prometteur, va demander beaucoup de nouvelles recherches, d’ajustements et de statistiques. En effet, chaque patient répondra différemment aux électrodes, or il faut pouvoir prédire ces réactions car on ne peut pas accorder le même temps d’optimisation à chacun, comme au prototype.
La plus grande difficulté réside donc dans le fait qu’il existe des millions de combinaisons d’électrodes possibles, propres à chaque individu. De plus, la réaction des vertèbres se modifie lors des stimulations.
Bien que ces études ne soient pas totalement abouties, elles sont porteuses d’un grand espoir pour chaque personne ayant perdu l’usage de ses membres. Toute l’équipe du DGS espère que grâce à la stimulation électrique, les personnes paralysées pourront marcher à nouveau. En tout cas, les premiers résultats sont probants et ne laissent présager que du positif pour les années à venir ! Et vous, pensez-vous que ces recherches novatrices aboutiront à ce que les personnes handicapées puissent retrouver l’usage de leurs membres ?
Par Joana Pimenta, le
Source: Sur La Toile