Un ancien avocat a déposé une plainte plutôt étonnante : il accuse Apple et son navigateur Safari d’être à l’origine de son addiction à la pornographie et de l’échec de son mariage. Selon lui, la firme à la pomme n’a pas fait le nécessaire pour filtrer ce genre de contenus.
Aux États-Unis, un ancien avocat du nom de Chris Sevier attaque en justice Apple pour un motif assez surprenant : il reproche à la firme de ne pas avoir équipé Safari d’un filtrage pornographique par défaut. L’homme a pris soin de rédiger une plainte de 50 pages. À savoir qu’Apple possède au contraire la réputation d’être une firme assez « prude » qui applique une politique très droite vis-à-vis de son App Store, où la nudité n’a pas le droit de figurer. Avec des mesures radicales pour ceux qui ne respectent pas ces règles : bannir les contenus érotiques, rejeter tout ce qui pourrait associer Apple à la pornographie ou obliger les éditeurs à se censurer.
Selon l’ancien avocat, qui par ailleurs adore la marque, Apple serait incapable d’empêcher les hommes d’accéder à des contenus « excitants » sur Internet. De ce fait, il demande que la firme mette en place un mode de sécurité afin de filtrer tout contenu pornographique. Et que ce filtrage ne puisse être désactivé qu’avec un code de déblocage obtenu auprès de la firme elle-même, et ce après avoir signé un formulaire dans lequel l’utilisateur de plus de 18 ans reconnaît les risques associés à ces contenus.
Pour Chris Sevier, la pornographie est un « poison addictif » . Il se positionne comme la victime des produits vendus par Apple sans avertissement sur les dommages que la pornographie engendre. Il soutient également que son problème d’addiction a commencé lorsqu’il a acheté un MacBook. C’est en utilisant le navigateur Safari pour se rendre sur Facebook qu’une erreur de saisie l’a fait sombrer. « En utilisant Safari, le plaignant a accidentellement mal orthographié Facebook.com, ce qui l’a conduit à Fuckbook.com, et à une série de sites web qui lui ont fait voir des images pornographiques qui ont fait appel à ses sensibilités biologiques d’homme, et l’ont conduit à une addiction non désirée avec des conséquences. »
On peut lire sur AboveTheLaw que cet accès à des sites pornographiques lui a causé préjudice : « Sans l’utilisation du produit Apple, la qualité de vie du plaignant aurait été bien meilleure. » L’homme explique qu’il n’avait jamais vu d’images pornographiques avant l’achat de son MacBook. Tomber sur de telles images a fait appel à ses « sensibilités biologiques masculines » et l’ont conduit à une « dépendance indésirable avec des conséquences néfastes. »
Et ce n’est pas tout, Chris Sevier reproche également à Apple d’avoir ruiné son mariage pour cause d’une « concurrence déloyale » à l’encontre de sa femme : « Le plaignant est devenu totalement déconnecté de sa relation romantique avec sa femme. Le plaignant a commencé à désirer des filles mises en avant dans les vidéos pornographiques qui étaient plus jeunes et attirantes que sa femme, qui n’a plus 21 ans ». Pour finir, l’avocat assure que la pornographie a des effets néfastes sur notre société. Selon lui, dans les années 50 il y avait moins de prostitution, le Viagra n’était pas nécessaire, on ne parlait pas de la pédophilie et « les homosexuels étaient substantiellement moins nombreux » .
Des arguments plutôt drôles même si on peut imaginer que cette plainte ne pèsera pas lourd quand on connaît la pléiade d’avocats engagés pour défendre Apple à chacun de ses procès. On se demande d’ailleurs de quelle façon cette affaire va se dérouler. Faut-il aller jusqu’à censurer la pornographique sur les navigateurs pour ne plus être « victime » de ce genre d’addictions ?
Par Leslie Petrus, le
Source: Numerama