Un phénomène solaire rare pourrait illuminer le ciel français comme jamais depuis 2003. Explication d’un spectacle cosmique qui déchaîne les passions.

Une explosion solaire hors norme pourrait faire danser des aurores boréales au-dessus de l’Hexagone
C’est ce qu’on appelle une « tempête cannibale ». Non, ce n’est pas le dernier film de science-fiction à la mode, mais bien un phénomène astronomique réel : deux éjections successives de plasma solaire, dont la deuxième, plus rapide, rattrape la première, fusionne avec elle et libère une énergie colossale. C’est cette énergie qui pourrait permettre aux aurores boréales de franchir les cercles polaires pour s’infiltrer jusqu’en France.
Ce scénario n’est pas une hypothèse en l’air : un épisode similaire a déjà eu lieu en 2003, avec des aurores visibles jusque dans le sud de l’Europe. Selon les experts du CNES, 2026 pourrait bien être le théâtre d’un remake spectaculaire.
Des aurores visibles depuis la France : une rareté rendue possible par une intensité solaire exceptionnelle
Derriere la magie visuelle, la science est limpide : les particules chargées du Soleil atteignent notre atmosphère et viennent y exciter les atomes d’oxygène et d’azote. Cette excitation produit les fameuses lueurs vertes, roses ou violettes qui ondulent dans le ciel. Normalement, cette danse lumineuse est réservée aux hautes latitudes. Mais quand le Soleil déchaîne toute sa puissance, ces émissions atteignent parfois nos contrées.
La Bretagne, la Normandie, les Hauts-de-France pourraient être les régions les mieux placées pour observer le spectacle. Mais attention : il faudra un ciel dégagé, peu de pollution lumineuse, et surtout un brin de patience. Car la date exacte dépendra de l’activité solaire, difficilement prévisible.
Photographes et passionnés du ciel s’organisent pour capturer l’éphémère beauté des aurores françaises
Pour certains, l’observation des aurores est une vraie quête personnelle. En Alsace, Mickaël Groll guette chaque orage solaire avec une application dédiée. Parfois, à l’œil nu, on ne voit rien. Mais l’appareil photo, lui, capte des teintes rosées ou saumonées, invisibles sans longue exposition. En octobre 2025, il immortalise un court mais précieux instant boréal.
Autre passionné, Marc Geiller arpente avec sa compagne les ruines du château du Fleckenstein pour capturer ce que l’on ne voit qu’une fois dans une vie. Lui aussi reste prudent : « Il y a des éruptions solaires toutes les deux ou trois semaines, mais toutes ne produisent pas des aurores. »
Ce qu’il faut savoir pour observer les aurores sans danger et sans rien manquer du spectacle
Pas de panique : les aurores ne sont pas dangereuses pour l’humain. Notre atmosphère nous protège. En revanche, les systèmes techniques comme les satellites, les GPS ou les réseaux électriques peuvent souffrir de l’intensité magnétique.
Pour observer ce ballet lumineux dans les meilleures conditions, il est essentiel de s’éloigner de toute lumière artificielle, de surveiller les alertes via des applications spécialisées comme Aurora ou SpaceWeatherLive, et de disposer d’un appareil photo capable de longues expositions, bien chargé pour affronter la nuit.
2026 pourrait être votre chance d’une vie pour voir ce que beaucoup ne verront jamais. Et sinon… il faudra sans doute attendre 2036 ou 2037 pour revivre une telle nuit.
Par Eric Rafidiarimanana, le