Mélangeant la science-fiction et le genre alors en plein boom du T-RPG après le succès de Fire Emblem, Square développe Front Mission qui sortira sur Super Nintendo en début d’année 1995. Premier jeu d’une franchise devenue culte, l’épisode sera ensuite remanié pour sa version PlayStation un peu moins de dix ans plus tard. Retour en plein âge d’or de Square pour décrypter l’histoire d’un jeu mythique !
Front Mission est estampillé Square, mais c’est l’équipe de Toshiro Tsuchida chez G-Craft qui développe le jeu avant qu’il soit publié par le géant du RPG pour la Super Nintendo. L’intrigue se déroule dans le futur. En 2090 pour être plus précis, alors que les nations du monde entier forment des alliances pour grandir leurs influences. On retrouve une grande union par continent, avec l’USN pour l’Amérique, l’EC pour l’Europe, OCU pour l’Océanie, etc. Les jeux de la série se focalisent chacun sur l’une des alliances et mettent en relief les idéaux de chacun par rapport à la mondialisation et au patriotisme.
Cela permet aux joueurs de jouer à un nouveau Front Mission sans nécessairement avoir joué aux autres, même s’il y a toujours énormément de bénéfices à avoir une vue d’ensemble. Mais dans tous les cas, la question ne se posait de toute façon pas avec le premier épisode. La première chose qui marque, c’est le nombre de personnages principaux qui interagissent activement avec l’histoire. Même si le jeu nous parle d’un conflit global, on ne cesse de voir cela à travers le prisme des différentes recrues. Au niveau du gameplay, l’inspiration principale est indéniablement issue de la série des Fire Emblem.
À la différence près que le contexte scénaristique permet d’utiliser des jouets un peu plus originaux que des épées et des boucliers. Ici, on pilote des mechas, ce qui explique la popularité de la série au Japon. Portant le doux nom allemand de Wanderpanzer, ce sont de véritables machines de guerre utilisées en soutien des forces militaires traditionnelles. Chaque personnage possède un mecha avec son style, ses forces et faiblesses, une identité et la possibilité de le customiser. De quoi largement rallonger une durée de vie déjà honnête, le temps de récupérer les meilleures pièces pour modifier votre mecha.
Chaque partie principale de l’armature du mecha (corps, bras, etc.) peut être détruite séparément. Si vous voulez vous concentrer sur la destruction des jambes des mechas ennemis, vous pouvez équiper des armes qui offrent des bonus dans ce sens et une fois l’ennemi sans jambes, il ne pourra plus bouger et vous laisse le temps d’attaquer de loin sans craindre quoi que ce soit. La grille est en 3D avec des angles de caméra aux points cardinaux comme dans les autres T-RPG de l’époque. Un système de combat addictif qui soutient à merveille une histoire captivante et réaliste, tranchant donc avec les autres franchises du genre.
La technologie des mechas reste cohérente et la mise en place de toute l’intrigue géopolitique dans notre monde immerge rapidement le joueur dans l’histoire. À noter que la direction artistique et le character design sont signés Yoshitaka Amano qu’il est inutile de présenter, et que la musique est l’une des grandes étapes de la carrière de Yoko Shimomura alors connue pour Street Fighter II, mais qui a depuis composé les bandes-son d’autres chefs-d’oeuvre tels que Legend of Mana ou Kingdom Hearts. Que ce soit dans le design ou la musique, la qualité du rendu souligne une atmosphère dystopique et encourage le joueur à vouloir faire changer les choses dans l’histoire.
Tous les éléments du jeu s’emboîtent à merveille. Un gameplay hérité des concurrents, mais traité d’une nouvelle façon grâce à une intrigue plongée dans un futur en pleine science-fiction. L’utilisation des mechas fait tout le charme de la série, aux côtés d’une direction artistique intelligente et mature. Non loin d’être sans défauts, les suites du premier épisode ont eu vite fait de gommer ces derniers et de laisser le souvenir d’une franchise incontournable dans l’histoire du T-RPG.
Par Florent, le
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