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L’administration Trump explique aux refuges pour sans-abris comment « repérer » une femme transgenre

"Cette proposition les ferait dormir dans la rue plutôt que d'obtenir de l'aide"

— Evan El-Amin / Shutterstock.com

Comment repérer une femme transgenre ? Voici ce sur quoi reposent des instructions des plus stupéfiantes et ahurissantes proposées par l’administration Trump et comprises dans une copie de la nouvelle règle qui permettra aux refuges pour sans-abris de refuser les personnes transgenres.

La nouvelle règle de l’administration Trump ou comment repérer une femme transgenre

Au sein de la nouvelle règle de l’administration Trump, qui permettra aux refuges pour sans-abris de refuser les personnes transgenres, des notes sur la façon de repérer les femmes transgenres pour les cibler pour discrimination ont été ajoutées. Plus tôt en ce mois de juillet, le ministère du Logement et du Développement urbain (HUD) avait également annoncé qu’il annulerait la règle de l’égalité d’accès d’Obama, qui stipulait que les refuges pour sans-abris bénéficiant d’un financement de la part de l’HUD hébergent les personnes transgenres. 

Ce véritable retour en arrière autorise alors les refuges pour sans-abris unisexes de décider s’ils souhaitent ou non mettre en place une politique de logement qui s’appuie sur le sexe attribué à la naissance ou bien sur l’identité de genre. Les refuges qui hébergent des femmes peuvent alors prendre la décision de refuser des femmes transgenres, tout comme ceux qui hébergent des hommes peuvent refuser des hommes transgenres. L’HUD précisait de surcroît que les établissements seraient autorisés à déterminer qui est transgenre ou non, ce qui pose un risque des plus importants concernant la vie privée des personnes. 

Le site d’information Vox a pu obtenir une copie de cette nouvelle règle. Ainsi, les membres des refuges peuvent utiliser “des facteurs tels que la taille, la présence (mais non l’absence) de poils sur le visage, la présence d’une pomme d’Adam et d’autres caractéristiques physiques qui, considérées ensemble, indiquent le sexe d’une personne”, comme le stipule cette règle. Une “preuve de sexe biologique” peut également être demandée si une “personne sans-abri semble trop transgenre pour un refuge. Les preuves demandées ne doivent pas être indûment intrusives pour la vie privée, telles que les preuves anatomiques physiques.” La règle interdit tout de même aux refuges de forcer les personnes transgenres présumées à se déshabiller devant eux. 

« Cette proposition les ferait dormir dans la rue plutôt que d’obtenir de l’aide »

Un Américain transgenre sur trois a été sans-abri à un moment de sa vie, et cette proposition les ferait dormir dans la rue plutôt que d’obtenir de l’aide. La différence entre être protégé et non protégé est particulièrement dangereuse pour les sans-abris transgenres, en particulier les personnes transgenres de couleur, qui font face au harcèlement et aux menaces de particuliers, ainsi qu’à des taux élevés de maintien de l’ordre et de violence en garde à vue”, s’est indignée Mara Keisling, directrice exécutive du National Center for Transgender Equality.

La directrice a également expliqué que “lorsqu’il est combiné avec les récentes propositions politiques du président Trump pour augmenter la criminalisation du sans-abrisme, tout en réduisant le budget du logement abordable de HUD et en supprimant le soutien au logement d’abord, il est clair que sortir les personnes transgenres de la rue et hors de danger est une question de vie ou de mort”.

Par Cécile Breton, le

Source: LGBTNATION

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