Train mythique imaginé par Jacques Lob puis par Benjamin Legrand, et dessiné par Jean-Marc Rochette, Le Transperceneige a tracé sa route, depuis les années 1980, dans un hiver glacé post-apocalyptique aux accents terriblement soviétiques. Une œuvre épatante sur fond de révolution qui en a bouleversé plus d’un. Embarquez dans cette « trilogie » atypique pour un voyage au bout de l’enfer blanc !
Il aura fallu attendre une trentaine d’années pour qu’un cinéaste coréen génial, Bong Joon-ho, s’empare en 2013 de cette bande dessinée parue à l’origine dans le magazine À Suivre et imagine Snowpiercer, le film coréen qui a attiré le plus de spectateurs en France ! Deux ans plus tard, Terminus clôt cette boucle infernale, avec, au scénario Olivier Bouquet et toujours l’inusable Jean-Marc Rochette aux crayons.
Bong Joon-ho découvre lors d’une flânerie dans une librairie spécialisée une bande dessinée française : Transperceneige. Il est tout de suite fasciné par le caractère cinématographique de ce train « aux mille et un wagons », véritable arche de Noé humaine. En 2005, sa société de production lui demande de réaliser un film et il propose le récit de Lob et Rochette. Dès 2006, les droits d’adaptation sont signés. Bong Joon-ho est alors rattrapé par le succès après la sortie en 2005 de The Host, puis de Mother en 2009.
« La bande dessinée était magnifique et était partie d’une idée originale mais je devais à tout prix trouver une histoire entièrement nouvelle avec de nouveaux personnages afin de créer un Snowpiercer, un Transperceneige nouveau, dynamique et chargé d’émotions cinématographiques », explique alors Bong Joon-ho. Il va travailler pendant deux ans à son adaptation qui sera tournée en République tchèque.
Alors que le récit initial est en noir et blanc, le cinéaste adopte un parti pris totalement cohérent : il adapte la teinte de son film à l’avancée du héros vers la tête du train, plus il avance plus les images sont lumineuses, voire surexposées. Pour rendre l’histoire plus internationale, un casting mêlant stars américaines et coréennes est mis sur pied.
Dans la version imaginée par Bong Joon-ho, le personnage principal se nomme Curtis. Il est incarné par Chris Evans, plus connu pour son rôle de Captain America. L’acteur est sans nul doute l’une des réussites du film, il est totalement transfiguré. À ses côtés, l’une des stars du cinéma coréen, Song Kang-ho (vu notamment dans The Host et Memories of Murder), Ed Harris, en gardien de la locomotive, véritable demi-dieu pour les « habitants » des wagons inférieurs, ou encore son bras droit, l’incroyable Tilda Swinton, méconnaissable en monstre de froideur.
Alors que la bande dessinée (composée de deux cycles) traduit une vision noire et sans futur, la vision de Bong Joon-ho est un peu plus optimiste, mais en dire plus serait gâcher le plaisir des non-initiés. Malgré cela, bande dessinée et film ont en commun une extrême violence où l’homme est le pire ennemi de son prochain.
On ne saurait que vous conseiller de monter sans hésitation à bord du Transperceneige, en BD (publiée chez Casterman) ou en film, ce train n’a pas fini de hanter nos imaginaires ! Aussi fascinante sur papier que sur écran, l’œuvre et ses adaptations nous questionnent sur de nombreux sujets pour nous offrir une nouvelle vision du monde dans lequel nous vivons. Un incontournable à découvrir d’urgence !
Par Emma Deleva, le
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