Total va frapper fort en ouvrant un nouveau site au cœur de la campagne française. Le géant du pétrole a obtenu l’autorisation d’exploiter une bio-raffinerie à La Mède, dans les Bouches-du-Rhône. Une décision qui choque de nombreux défenseurs de l’environnement car ce site exploitera d’importantes quantités d’huile de palme, denrée responsable de déforestation massive.
QUAND LA BIO-RAFFINERIE DOIT-ELLE OUVRIR ?
Ancienne raffinerie de pétrole brut, le site de La Mède a entamé une reconversion en 2015. Ce tout nouveau site, destiné à produire désormais du biocarburant, devrait ouvrir ses portes dans le courant de l’été 2018.
Le 16 mai dernier, Total, propriétaire du site, a obtenu de la part du gouvernement l’autorisation d’exploiter cette raffinerie au grand désespoir des défenseurs de l’environnement mais également des agriculteurs français.
PLUS D’HUILE DE PALME, MOINS D’HUILE DE COLZA ?
Arnaud Rousseau voit en cette annonce un vrai coup dur pour les producteurs de colza dont l’huile peut être utilisé pour produire du biodiesel. Il rappelle que « c’est une perte de marché très importante, et que ce soit validé par le ministre d’Etat (Nicolas Hulot) et fait par la première entreprise française, ça m’étonnerait que les agriculteurs restent comme ça sans réagir ».
Afin de produire son bio-carburant, Total compte utiliser de l’huile de palme. Pour ce faire, de très grandes quantités de cette huile très nocive à notre planète vont êtres importées : environ 550 000 tonnes par an d’après Greenpeace et les Amis de la Terre.
À elles seules, elles vont augmenter de 64 % les importations françaises d’huile de palme. Un chiffre effrayant d’autant que l’huile de palme est responsable de la déforestation des régions où elle est cultivée (notamment en Malaisie et en Indonésie).
TOTAL BIEN DÉCIDÉ À RÉDUIRE CETTE IMPORTATION ?
Malgré les nombreuses importations d’huile de palme prévues, Total souhaite agir. Le jour de l’obtention de son autorisation, le groupe a affirmé son désir de « limiter l’approvisionnement en huile de palme brute à un volume inférieur à 50 % des volumes de matières premières qui seront traitées sur le site, soit au plus 300.000 tonnes par an ». Un engagement que le groupe français a pris en accord avec le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot.
Si cet engagement va être rendu possible, c’est comme l’a précisé le groupe « grâce aux efforts réalisés pour développer et favoriser l’utilisation de produits issus de l’économie circulaire et notamment le recyclage de graisses animales qui pourront représenter au moins 100.000 tonnes par an du plan d’approvisionnement du site, un volume plus élevé que ce qui était envisagé à l’origine du projet« . Cependant, aucune information concernant la date de mise en application de cet engagement n’a encore circulé.
Par Justine Manchuelle, le
Source: Sciences et Avenir
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