Malgré la bonne volonté de certains protecteurs de la nature, la réhabilitation de certaines espèces animales est parfois impossible. C’est ce que montre l’échec d’une initiative, au Cambodge, qui vise à repeupler les rivières avec une tortue en voie de disparition. SooCurious vous présente cette tentative audacieuse.
La Batagur affinis edwardmolli, ou tortue royale, l’une des tortues d’eau douce les plus rares du monde, se trouve dans les rivières malaysiennes, indonésiennes et cambodgiennes. Mais depuis quelques décennies, elle voit sa population disparaitre de manière inquiétante.
Une Batagur affinis via Shutterstock
Alors qu’il restait encore 200 de ces reptiles dans les rivières cambodgiennes en 2012, les tortues ne seraient plus qu’une dizaine désormais. Pourtant, la constatation de cette baisse inquiétante du nombre de spécimens avait déjà poussé la Wildlife Conservation Society (WCS), l’Administration des pêches (FiA) et les communautés locales à entreprendre un programme de sauvetage de l’espèce en 2015.
Pour ce faire, 21 tortues élevées en captivité avaient déjà été remises en liberté. Une initiative qui apparait aujourd’hui inefficace, comme l’explique M. Inhoul, représentant de l’Administration des pêches : « Cette année, notre équipe a observé une baisse de la nidification. Nous pensons que cela est causé par une augmentation du dragage de sable, du transport du bois le long de l’habitat de nidification, et de l’abattage illégal de bois provenant de la forêt inondée… »
Dès lors, selon M. Inhoul, « tout cela dérange les femelles pendant la saison de reproduction ». Et le représentant de la FiA d’ajouter qu’« un seul nid a été localisé cette année, contre 4 l’an dernier. Ceci est très inquiétant et, si cela continue, l’espèce sera réellement proche de l’extinction ».
Seul motif d’espoir, cependant, le fait que l’espèce est toujours présente dans les rivières d’Indonésie et de Malaisie, pays voisins du Cambodge. Surtout, les scientifiques parviennent à élever des Batagur affinis edwardmolli en captivité, réussissant par exemple à faire naitre au moins 382 petits dans des nids. Pour ce qui est de remettre l’animal en liberté, en revanche, cela semble de moins en moins possible à cause des activités humaines.
Le sort de la tortue royale au Cambodge est une vraie tragédie écologique. Car il montre comment les activités humaines nuisent à la faune et comment elles empêchent, même, la réintroduction de certaines espèces. Si l’avenir des animaux vous passionne, découvrez cette étude qui dévoile que 60 % des animaux herbivores sont menacés d’extinction.
Par Maxime Magnier, le
Source: Scientificamerican
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