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Il existe des tigres noirs, et on ne les trouve qu’à un seul endroit sur la planète

Ce n’est pas vraiment une bonne nouvelle

tigre noir
— © Government of Odisha / Wikimedia Commons

La réserve de Similipal, dans l’est de l’Inde, constitue l’unique habitat connu de tigres du Bengale noirs, dont le pelage anormalement sombre est lié à une mutation génétique rare.

Un boom récent

L’Inde abrite trois quarts des tigres de la planète. Après des décennies incertaines (chasse, perte d’habitat…), des politiques de conservation radicales ont permis de faire doubler leur population entre 2006 et 2018, et d’étendre leur aire de répartition d’environ 30 %. Aujourd’hui, c’est toutefois une menace bien différente qui pèse sur les Panthera tigris tigris de Similipal.

Si des tigres noirs, ou pseudomélaniques, y ont été signalés pour la première fois dans les années 1970, ce n’est que récemment qu’ils ont connu un véritable boom.

Alors que la population totale de ces grands félidés ne dépassait pas quatre individus en 2014, un mâle âgé d’une dizaine d’années et connu sous le nom de T12 a héroïquement contribué à repeupler la réserve. Il s’avère que celui-ci était porteur d’une mutation génétique engendrant une pigmentation plus foncée du pelage, dont il a transmis une copie à ses descendants.

En 2021, une étude portant sur 12 félidés de Similipal avait révélé que 10 d’entre eux étaient porteurs de la fameuse mutation, suggérant une consanguinité répandue, connue pour augmenter le risque de certaines maladies, et affecter la fertilité. On estime aujourd’hui que 37 % des tigres de la réserve sont pseudomélaniques.

tigre noir
— © Government of Odisha / Wikimedia Commons

Reconnecter les populations isolées pour limiter la consanguinité

Illustrant les conséquences de la fragmentation de l’habitat des espèces sauvages (la réserve la plus proche de Similipal se trouve à environ 160 kilomètres), cette situation inquiétante souligne l’importance de « reconnecter » les populations isolées de tigres afin d’augmenter leur diversité génétique et ainsi assurer leur pérennité.

L’an passé, les autorités de l’État d’Odisha avaient annoncé leur volonté de créer un safari spécialement dédié aux tigres pseudomélaniques, faisant craindre aux associations de défense de l’environnement une consanguinité entretenue à des fins touristiques. L’absence de nouvelles de ce projet controversé suggère que leurs voix ont été entendues.

Parmi les autres affections héréditaires affectant la pigmentation de la peau et du pelage des animaux, on trouve l’albinisme, documenté une seule fois chez les gorilles, et le xanthochromisme, récemment observé chez un requin nourrice.

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

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