C’est une thérapie d’un nouveau genre qui vient de voir le jour ! Des enfants atteints de troubles psychiques apprennent à des robots comment jouer au jeu vidéo Angry Birds. Une méthode ludique et très positive qui permet à ces jeunes personnes en difficulté d’aller vers les autres de manière plus naturelle.
Des chercheurs de l’Institut de Georgia Tech, dirigés par le professeur Ayanna Howard, ont mis au point une thérapie tout à fait particulière destinée aux enfants atteints de troubles psychiques. Grâce à une tablette équipée du jeu Angry Birds, ces jeunes gens deviennent de vrais enseignants… pour robots !
Le petit être mécanique, le Darwin-OP, est relié à une tablette Android et regarde d’abord l’enfant essayer de détruire les cibles en lançant des oiseaux en l’air, d’un glissement de doigt sur l’écran. Le robot enregistre toutes les données nécessaires à la compréhension du processus (trajectoires, score, conditions de victoire), puis joue une partie à son tour. En ayant observé son professeur, il sait l’imiter et reproduit les mêmes gestes. Lorsqu’il rate un objectif, il secoue la tête de déception et lorsqu’il réussit, ses yeux s’illuminent alors qu’il gigote de joie.
Darwin-OP est capable d’apprendre rien qu’en regardant. Il comprend quand l’enfant a réalisé un bon coup ou non et analyse toutes les informations pertinentes pour gagner. Il réussit alors à se comporter de manière appropriée lors d’une partie en mimant le comportement humain. Il peut même adopter une stratégie différente au cours d’une même partie de jeu s’il voit que la sienne ne fonctionne pas. Hae Won Park, chercheur participant au projet explique : « Une façon d’introduire plus rapidement les robots dans notre société est d’arriver à les rendre adaptables aux utilisateurs finaux. Si un robot est conçu uniquement pour effectuer un ensemble de tâches spécifiques, sans être capable d’apprendre et de s’adapter à son propriétaire ou son environnement, son utilité sera extrêmement limitée. »
Les chercheurs estiment avoir trouvé la bonne combinaison pour mettre au point un outil de rééducation performant à la disposition d’enfants atteints de troubles psychiques comme des déficiences cognitives. Le traitement de handicaps par des robots n’est pas nouveau, mais la vraie innovation de celui-ci, est de mettre l’enfant dans le rôle de l’acteur et non du spectateur. C’est lui qui montre au robot comment agir et non l’inverse. Selon la programmation de la machine, il serait possible de travailler sur différents troubles, tels que la coordination entre l’œil et la main ou la préhension. Le but serait de pouvoir emmener Darwin-OP à la maison pour l’utiliser dès que nécessaire.
Les robots possèdent de nombreux avantages pour la thérapie, par rapport aux humains. Ils ne se fatiguent pas et ne perdent jamais patience. Ils peuvent communiquer verbalement et comprendre ce qu’on leur demande, contrairement aux animaux, parfois eux aussi utilisés pour la rééducation des enfants. De plus, se rendre chez un spécialiste régulièrement représente une contrainte à la fois financière et temporelle. En compagnie d’un adulte, les patients ont joué 9 minutes à Angry Birds en moyenne. Avec Darwin-OP, ils ont joué 26 minutes et 30 secondes. Ils ont également bien plus interagi, avec des gestes, des mots ou des regards qu’avec un être humain. La position d’enseignant face à une entité qui a besoin d’apprendre stimule énormément les capacités cognitives des enfants et représente un grand pas en avant dans leur rééducation.
Nous sommes ravis d’apprendre qu’un robot puisse aider les enfants atteints de troubles psychiques à mieux vivre leur handicap au quotidien. Nous n’aurions jamais pensé qu’il soit possible d’interagir de cette manière avec une petite machine et que cela soit si bénéfique pour ces enfants. C’est vraiment très touchant de les voir discuter ensemble et de remarquer que les jeunes en tirent un profit très important pour leur sociabilisation. Nous aussi on aimerait pouvoir jouer avec ce petit robot :D. Pensez-vous qu’il faille encourager la collaboration entre des enfants et des robots si leurs progrès sont plus positifs ?
Par Tristan Blanchard, le
Source: Humanoïdes