Une équipe internationale de chercheurs conduite par le Dana-Farber Cancer Institute et la clinique Mayo a récemment réalisé une étude scientifique impliquant des milliers de personnes, qu’elles ont soumises à un test sanguin. Ce dernier semble avoir tenu ses promesses, puisqu’il a su déceler et localiser précisément plus de 50 types de cancer.
Les résultats de cette étude ont été publiés par les Annals of Oncology sur ScienceDaily. Ils révèlent que ce nouveau test sanguin a marché avec succès, puisqu’il a su détecter un grand nombre de cancers, certains particulièrement dangereux et mortels d’autant plus qu’il est habituellement très difficile de les dépister ; leur dépistage ne se fait pas comme celui des autres cancers. Ce nouveau test sanguin a de grands atouts puisqu’il peut vraiment jouer un rôle clé dans la détection précoce du cancer, souvent nécessaire à la réussite du traitement contre la maladie.
Ce test a été conçu par les laboratoires GRAIL, Inc. situés à Menlo Park, en Californie, et il se sert des technologies de séquençage afin d’analyser les arrangements d’unités chimiques, nommées “groupes méthyle”, dans l’ADN des cellules cancéreuses. Les groupes méthyle ont pour objectif d’aider à contrôler si les gènes sont “actifs” ou “inactifs”. Chez les cellules cancéreuses, la disposition des groupes méthyle est loin d’être similaire à celle des cellules normales : il y a des spécificités que l’on ne trouve pas chez des groupes méthyle de cellules “normales”. Lors du décès des cellules de la tumeur, leur ADN composé de groupes méthyle aux caractéristiques particulières à celles des cellules cancéreuses se vide dans le sang ; il peut donc être analysé par le nouveau test.
« Nos travaux antérieurs ont indiqué que les tests basés sur la méthylation surpassent les approches traditionnelles de séquençage de l’ADN pour détecter plusieurs formes de cancer dans les échantillons de sang« , estime Geoffrey Oxnard, l’un des auteurs de l’étude avec Minetta Liu de la clinique Mayo. « Les résultats de cette étude suggèrent que de tels tests pourraient être un moyen réalisable de dépistage des personnes pour une grande variété de cancers. »
Les scientifiques ont utilisé ce test sanguin pour analyser des fragments d’ADN acellulaire (autrement dit, l’ADN de cellules normales et cancéreuses qui était parvenu dans le sang à la mort de ces mêmes cellules). Ils ont donc travaillé sur 6 689 échantillons de sang, dont 2 482 de personnes diagnostiquées avec un cancer et 4 207 de personnes sans cancer. Les échantillons de patients malades représentaient plus de 50 types de cancer, comme le cancer du sein, le cancer colorectal et la leucémie lymphoïde. Le test n’a fait des erreurs que dans 0,7 % des cas, en indiquant la présence d’un cancer chez des personnes saines. Et, dans plus de 90 % des cas où un cancer était détecté, le test a pu localiser précisément l’organe ou le tissu touché par le cancer.
« Nos résultats montrent que cette approche pour tester l’ADN acellulaire dans le sang peut détecter un large éventail de types de cancer à pratiquement n’importe quel stade de la maladie, avec une spécificité et une sensibilité approchant le niveau requis pour le dépistage à l’échelle de la population« , a déclaré Oxnard. « Le test peut être un élément important des essais cliniques pour la détection précoce du cancer. »
Par Jeanne Gosselin, le
Source: Science Daily
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