D’après le récent rapport alarmant publié par la Plateforme Intergouvernementale Biodiversité et Services Écosystémiques, les dégradations environnementales menacent la qualité de vie de 3,2 milliards de personnes sur la planète. Il apparaît essentiel d’agir rapidement pour enrayer ce phénomène avant qu’il ne soit trop tard.
Plus de 75 % des terres de notre planète en grand danger
Le rapport publié par l’IPBES (groupe composé d’une centaine de spécialistes de la biodiversité originaires de 45 pays) le 26 mars dernier est formel : plus de trois quarts des terres de notre planète sont fortement dégradées. Parmi les causes principales, on retrouve évidemment la pollution et la déforestation qui ont détruit en grande partie ces zones et ont causé la disparition de nombreuses espèces animales et végétales. Si rien n’est fait, le pourcentage de terres dégradées pourrait grimper à 95 % d’ici 2050 et forcer des millions de personnes à migrer.
Comme l’explique Sir Robert Watson, président de l’IPBES : « La dégradation des terres, la part de la biodiversité et le changement climatique sont trois aspects différents du même défi central : les conséquences les plus dangereuses de nos choix sur l’équilibre de notre environnement naturel ». Ainsi, l’épuisement des terres cultivables et champs provoqué par une surexploitation et une gestion non durable impacte fortement la biodiversité, la sécurité alimentaire et la qualité de l’eau. Avec 87 % de pertes enregistrées depuis 300 ans, les zones humides, notamment défrichées pour produire de l’huile de palme, sont les plus durement touchées par le phénomène.
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Des solutions existent, mais il est indispensable d’agir rapidement
Les modes de vie à forte consommation énergétique dans les pays les plus développés et la consommation en hausse des pays en développement et émergents figurent parmi les causes sous-jacentes de ce phénomène inquiétant. Ajoutez à cela une forte croissance démographique partout dans le monde, et vous obtenez une expansion agricole considérable ainsi qu’une forte hausse de l’exploitation des ressources naturelles et de l’extraction des minéraux. Comme l’explique Luca Montanarella, co-auteur de l’étude : « Il est urgent de trouver un équilibre durable entre notre mode de vie et ses effets sur la nature ».
Dans certaines régions reculées d’Asie et d’Afrique, la dégradation des terres est jusqu’à trois fois plus rapide que dans le reste du monde, et restaurer ces terres s’avérerait économiquement bénéfique à moyen terme selon l’étude. Parmi les solutions éprouvées que le rapport préconise, on retrouve la replantation d’espèces endémiques, le développement d’infrastructures écologiques, l’assainissement des sols contaminés, le traitement des eaux usées ainsi que la restauration des cours d’eau.
Pour Robert Scholes, écologiste sud-africain ayant participé à l’étude, la terre doit être « gérée à petite échelle » et l’importation massive d’aliments produits dans les zones les plus touchées par les pays riches « drastiquement réduite » afin de pouvoir inverser cette tendance.
Par Yann Contegat, le
Source: National Geographic
Étiquettes: pollution, écologie, biodiversite, degradation, terres
Catégories: Écologie, Actualités