
Des archéologues ont mis au jour un temple datant de 6 000 ans dans le village de Tadım, situé dans la province d’Elazığ, à l’est de la Turquie. Ce site, qui remonte à la transition entre la fin du Chalcolithique et le début de l’âge du bronze, constitue l’un des exemples les plus anciens d’architecture rituelle dans le bassin supérieur de l’Euphrate.
Découvertes rituelles et traces de sacrifices
Les fouilles, supervisées par le ministère de la Culture et du Tourisme et dirigées par le musée d’Elazığ, se concentrent sur le monticule archéologique de Tadım Höyüğü. Ce monticule, qui s’élève à 35 mètres de hauteur et s’étend sur 210 mètres par 160, aurait joué un rôle central en tant que lieu de culte et de peuplement pour les anciennes communautés locales.
Dans les zones 80 et 81 du monticule, les chercheurs ont découvert un complexe religieux comprenant un canal sacrificiel contenant des restes humains et animaux, ainsi qu’un autel marqué de traces de couteaux. Ces éléments indiquent la pratique de rituels sacrificiels destinés aux divinités, impliquant probablement des offrandes animales et humaines, en accord avec les croyances spirituelles de l’époque.
Parmi les autres découvertes, les archéologues ont également identifié quatre podiums destinés à recevoir des offrandes, un foyer sacré, ainsi que divers objets rituels et domestiques. Les objets découverts comprennent des poteries de style Nakhchivan, des sceaux utilisés pour les transactions agricoles, des pointes de flèches et divers outils quotidiens, des fusaïoles utilisées pour filer les textiles, ainsi que des figurines en pierre, en argile et en os, représentant probablement des symboles religieux ou des divinités.
6,000-Year-Old Temple with Blood Channel and Altar Unearthed in Eastern Türkiyehttps://t.co/iqvtxGSoU5 pic.twitter.com/TfBEQOpjx6
— Arkeonews (@ArkeoNews) July 17, 2025
Une trace des premiers modèles urbains
Le chef des fouilles, Ergün Demir, a expliqué que les vestiges architecturaux révèlent des fondations en pierre surmontées de murs en briques crues, une technique offrant une meilleure résistance aux catastrophes naturelles et aux attaques. La disposition rapprochée des structures souligne l’émergence d’une organisation urbaine et d’une vie communautaire.
« Cette période marque le début d’un mode de vie plus structuré dans la région », a-t-il déclaré. « Les découvertes faites à Tadım ne se limitent pas aux pratiques religieuses, elles témoignent aussi d’un développement social et économique précoce. »
Une découverte importante pour l’archéologie anatolienne
Le site de Tadım Höyüğü s’impose désormais comme l’un des plus importants de l’est de la Turquie. Située à proximité de l’Euphrate, cette région a longtemps servi de carrefour culturel entre la Mésopotamie et l’Anatolie. Les fouilles en cours promettent de fournir de nouvelles informations sur le commerce, l’agriculture et les croyances des sociétés préhistoriques.
Ahmet Demirdağ, directeur provincial de la culture et du tourisme à Elazığ, a souligné l’importance de cette découverte : « C’est le premier temple connu dans cette région. Grâce à ces vestiges, nous avons un aperçu unique de la vie d’il y a 6 000 ans : comment les gens vivaient, travaillaient et pratiquaient leur culte. Nous espérons révéler des couches encore plus anciennes à mesure que les fouilles progressent. »
En parallèle, d’autres sites importants, comme le château de Harput, la forteresse de Palu et le village de Salkaya, font également l’objet de recherches, dans le cadre d’un effort global visant à préserver le riche patrimoine culturel de la région. Par ailleurs, un mystérieux trident qui rappelle celui de Poséidon refait surface dans un lac en Turquie.