Récemment, une équipe d’archéologues a découvert sous les eaux de la Méditerranée les ruines d’un temple vieux de 2 000 ans, probablement construit par les Nabatéens, une ancienne civilisation souvent associée à l’image du Trésor de Petra, popularisée par le film Indiana Jones et la Dernière Croisade (1989). Ce temple, situé près de l’actuelle ville de Pouzzoles dans la région de Naples, présente des restes d’autels et des dalles de marbre gravées qui sont restés intacts sous les flots pendant des siècles.
Un lien entre les Nabatéens et la région italienne de Pouzzoles
Les chercheurs pensent que les ruines découvertes sous la mer, non loin de l’ancienne ville portuaire de Pouzzoles, témoignent de la présence d’une communauté nabatéenne autrefois bien intégrée dans la région. Originaire de Jordanie, ce peuple nomade a marqué son territoire bien au-delà de ses frontières habituelles en participant activement au commerce méditerranéen.
Les Nabatéens sont particulièrement connus pour leurs compétences dans le commerce de l’encens et des épices, et leurs échanges étendus avec Rome leur ont permis d’accumuler d’importantes richesses. Selon une étude publiée dans la revue Antiquity, la découverte du temple prouve la présence d’une société nabatéenne engagée dans le commerce dans la région de 31 avant J.-C. à 14 après J.-C.
Les fouilles ont également permis d’identifier des inscriptions en latin, ainsi que des matériaux locaux utilisés dans la construction, ce qui confirme l’hypothèse d’une intégration partielle des marchands nabatéens dans la communauté romaine de Pouzzoles. Le temple semble avoir servi non seulement de lieu de culte pour les Nabatéens, mais aussi de lieu de rassemblement pour les affaires et le commerce, placés sous la protection du dieu Dusarès, une divinité de leur panthéon.
Une architecture reflétant la fusion des cultures
Le temple, de forme rectangulaire, comprend deux salles, reliées aux routes commerciales de la zone portuaire. À l’intérieur, on retrouve des murs au style romain, mais également des plaques de marbre où l’inscription « Dusari sacrum », signifiant « consacré à Dusarès », rappelle l’hommage à leur dieu. Ce mélange architectural montre une convergence des traditions nabatéennes et romaines, illustrant la dynamique des échanges culturels de l’époque.
Les recherches indiquent que vers le début du deuxième siècle, sous le règne de l’empereur Trajan, le temple a été comblé de béton, et une nouvelle surface de marche a été construite au-dessus. À cette époque, la province d’Arabia Petraea fut intégrée à l’Empire romain, ce qui modifia drastiquement les flux commerciaux et diminua progressivement l’indépendance des Nabatéens. Cette assimilation progressive de leurs routes commerciales au sein de l’empire aurait entraîné la fin de ce sanctuaire maritime.
Le déclin des Nabatéens
Les archéologues expliquent que la perte de l’autonomie commerciale des Nabatéens et la mainmise romaine sur leurs routes d’échanges semblent avoir marqué le déclin de cette communauté. Le temple, autrefois florissant, semble avoir perdu de son importance en même temps que s’effritait leur petit monopole commercial. Les fouilles sous-marines de 2023 n’ont révélé qu’une fraction du site, mais des campagnes supplémentaires sont prévues pour 2024 dans l’espoir d’en apprendre davantage sur l’organisation, le mode de vie et les échanges commerciaux qui animaient ce lieu.
Cette découverte plonge les chercheurs dans une nouvelle phase d’explorations, permettant de mieux comprendre les interactions entre les civilisations nabatéenne et romaine, ainsi que la présence de cette culture marchande au cœur de la Méditerranée. À travers cette immersion dans le passé, ils espèrent lever le voile sur le destin du temple.
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