Mis au point par l’Agence spatiale européenne, le satellite CHEOPS a pour principale mission d’observer plus précisément des exoplanètes déjà connues afin de préciser leurs principales caractéristiques, ce qui pourrait potentiellement permettre d’en identifier réunissant les conditions propices au développement de la vie.
Une exoplanète géante localisée dans la constellation du Sextant
Au cours des trois mois de tests précédant sa mise en service, prévue dans les jours qui viennent, le télescope spatial CHEOPS a déjà eu l’occasion d’observer bon nombre d’étoiles. En particulier le système planétaire HD 93396, localisé dans la constellation du Sextant et distant d’environ 320 années-lumière du nôtre. Celui-ci a la particularité d’abriter KELT-11b, exoplanète géante découverte en 2016 et mettant environ 4,7 jours pour réaliser un tour complet de son étoile, qui s’avère être trois fois plus grande que le Soleil.
Ce n’est évidemment pas un hasard si les chercheurs européens ont jeté leur dévolu sur ce système planétaire. En raison de la taille impressionnante de son étoile, il faut près de huit heures à KELT-11b pour passer devant elle, ce qui a permis à CHEOPS « de démontrer sa capacité à capturer des transits difficilement observables depuis la Terre », selon Didier Queloz, professeur au Département d’astronomie de la Faculté des sciences de l’université de Genève et porte-parole de l’équipe scientifique de CHEOPS.
KELT-11b « flotterait dans une piscine suffisamment grande »
La courbe de lumière liée au transit de KELT-11b mesurée par CHEOPS a mis en évidence une baisse de luminosité provoquée par l’exoplanète intervenant environ neuf heures après le début de l’observation, ce qui a permis aux scientifiques d’estimer sa taille à 4 290 kilomètres près. Selon leurs calculs, celle-ci affiche un diamètre de 181 600 kilomètres, quand celui de la Terre est estimé à 12 700 kilomètres, et celui de Jupiter, plus grande planète du Système solaire, à 139 900 kilomètres.
Bien qu’elle s’avère plus imposante que Jupiter, l’exoplanète KELT-11b possède néanmoins une masse cinq fois moins importante. Une densité extrêmement faible due à la proximité de cette dernière avec son imposante étoile. « Cette exoplanète flotterait dans une piscine suffisamment grande », estime David Ehrenreich, chercheur à l’université de Genève et responsable scientifique de la mission CHEOPS.
« Les mesures de CHEOPS sont cinq fois plus précises que celles effectuées depuis le sol », précise de son côté Willy Benz, professeur en astrophysique à l’université de Berne dirigeant la mission CHEOPS. « Cela offre un avant-goût des résultats que nous pouvons espérer obtenir grâce à ce dispositif au cours des prochains mois et des prochaines années. »
Par Yann Contegat, le
Source: Université de Genève
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