Souvent dépeints comme des bêtes imposantes dans les films et la littérature, les chevaux de guerre médiévaux étaient vraisemblablement bien moins impressionnants, selon de nouvelles recherches.
« Très peu atteignaient la taille dépeinte dans les films »
La grande majorité des destriers médiévaux, y compris ceux qui auraient été utilisés lors des batailles, mesuraient moins d’1,20 m au garrot, soit la taille maximale d’un poney moderne. Il s’agit de l’étonnante conclusion à laquelle est parvenue une équipe d’archéologues et d’historiens après avoir examiné les os d’environ 2 000 équidés datant du IVe au XVII siècle, découverts dans des châteaux, une cimetière de chevaux et d’autres sites archéologiques en Angleterre, et passé au peigne fin les archives historiques ainsi que les récits fictifs de chevalerie.
« Dans la culture populaire, les chevaux de guerre sont souvent représentés comme ayant la taille d’un cheval shire [mesurant en moyenne 1,80 m pour un poids d’une tonne] », explique Alan Outram, chercheur à l’université d’Exeter et auteur principal de la nouvelle étude, parue dans l’International Journal of Osteoarchaeology. « Ce qui était très loin d’être le cas. En réalité, très peu atteignaient la taille dépeinte dans les films. »
Selon l’équipe, la taille n’était pas un critère déterminant pour les guerriers médiévaux. S’il est possible que certains des destriers utilisés sur les champs de bataille se soient avérés assez imposants, les armées avaient également besoin de chevaux plus petits pour des tâches telles que harceler un ennemi en retraite, mener des raids à longue distance et transporter du matériel.
L’un des plus grands équidés étudiés, un cheval de la période normande dont les restes avaient été découverts dans le parc d’un château du Wiltshire, ne mesurait qu’1,50 m au garrot, soit la taille d’un petit cheval d’équitation moderne.
Des recherches à approfondir
En raison d’un nombre particulièrement restreint de chevaux découverts directement sur les champs de bataille, les chercheurs admettent toutefois qu’il est actuellement difficile de déterminer quel animal était un cheval de guerre plutôt que de trait. Il s’avère également que la plupart des destriers tombés au combat étaient généralement récupérés par les équarrisseurs et ne bénéficiaient pas d’une inhumation digne de ce nom.
Les prochaines étapes consisteront à examiner des restes d’équidés récemment découverts sur un site de Westminster, étudier davantage les armures des chevaux médiévaux et également réaliser une analyse ADN des os précédemment découverts afin d’en savoir plus sur ces emblématiques montures.
Par Yann Contegat, le
Source: The Guardian
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Catégories: Actualités, Histoire