Un voyage dans le temps ça vous dit ? Imaginez-vous à huit ans, assis en tailleur, votre bol de chocolat sur les genoux à regarder Les Super Nanas ! Vous rappelez-vous de cette série animée, véritable madeleine de Proust pour les geeks que nous sommes ?! Elle nous proposait de suivre les aventures de Bulle, Belle et Rebelle, trois super-héroïnes adorables aux pouvoirs super-puissants. Si vous avez envie de poursuivre votre voyage dans le temps, accompagnez-nous dans ce focus consacré aux Super Nanas.
La série animée « Les Super Nanas » relate les aventures de trois petites héroïnes prénommées Belle (la petite rousse), Bulle (la jolie blonde) et Rebelle (la piquante brune). Si elles ont l’apparence de petites filles tout ce qu’il y a de plus normal, les trois « nanas » ont en fait été créées en laboratoire, par l’éminent professeur Utonium. En plus de les rendre adorables, il leur a octroyé des pouvoirs extraordinaires. Fortes de leur nature de super-héroïnes, les trois sœurs aux costumes colorés vont faire face aux divers monstres et super-vilains qui ont la mauvaise habitude de menacer Townsville, leur ville adorée.
Parallèlement à leurs aventures épiques, les petites filles vivent le quotidien de tout enfant de leur âge, incluant chamailleries entre sœurs, perte de dents de lait, devoirs scolaires et autres passe-temps du même acabit. C’est en 1991 que Craig McCracken -alors étudiant en animation – dessine pour la première fois les trois petites filles. Mais le crobard n’est pas conçu pour devenir un projet sérieux, puisqu’il le dessine en guise de carte d’anniversaire ! Si ce dessin ne devait être qu’un cadeau « artisanal » fait à la va-vite, l’étudiant ne parvient pas vraiment à oublier les visages rondelets de ces petites filles.
Un an plus tard, il décide donc de les inclure dans un court métrage d’animation qu’il nomme « Whoopass Stew ! The Whoopass Girls in : A Sticky Situation ». À l’origine, McCracken souhaitait réaliser quatre courts métrages autour de ces petites héroïnes nommées Whoopass Girls, mais faute de moyens, il ne parvient à en animer qu’un seul. Malgré cet échec, l’étudiant ne se démonte pas et propose ses travaux scolaires et projets personnels aux Spike and Mike’s Sick and Twisted Festival of Animation de l’année 1994. Alors qu’il n’y croit plus vraiment, il apprend que son mini-film sur les Whoopass Girls a été sélectionné pour une diffusion sur la chaîne Cartoon Network.
L’aventure peut commencer… enfin presque puisque le créateur se heurte déjà à un problème : le nom de ses héroïnes. En effet, le mot Whoopas – qui signifie “botter le cul” et désigne également une substance toxique présente dans les canettes de soda – trop argotique, doit être remplacé par un terme plus “familial”. Les Whoopass Girls deviennent alors les Powerpuff Girls, ou Super Nanas en version francophone. Le dessin animé est alors diffusé pour la première fois dans le programme World Premiere Toon-In, le 20 février 1995. Malgré le potentiel de ce premier épisode, les Super Nanas ne font pas l’unanimité auprès des téléspectateurs.
Conscient qu’il ne s’agit que d’un demi-échec, Mike Lazzo (le producteur exécutif de Cartoon Network) lui offre une nouvelle chance et autorise McCracken à produire un nouvel épisode des Super Nanas. Cette fois, le succès est au rendez-vous, et Lazzo donne le feu vert pour la production d’une saison entière. Ainsi, la première saison des Super Nanas est lancée aux États-Unis en novembre 1998, et devient la série animée la plus regardée de la chaîne. Les adorables super-héroïnes attirent un public éclectique aussi bien composé d’enfants que d’adolescents et même d’adultes ! Le succès est tel, que la chaîne lance le film “Les Super Nanas” qui sort en salle en juin 2002.
Après quatre saisons et ce long métrage, McCracken quitte la production pour se focaliser sur la série d’animation Foster, la maison des amis imaginaires. Orphelines pour un temps, les Super Nanas sont finalement “recueillies” par l’animateur Chris Savino. Les petites héroïnes cartoon vivent encore trois ans d’aventures jusqu’au dernier épisode diffusé en mars 2005. Penchons-nous désormais sur la vie “fictive” de ces trois petites nanas. Comme expliqué lors du générique d’ouverture de chaque épisode, Bulle, Belle et Rebelle ont été créées en laboratoire par le professeur Utonium. Pour créer ce qui devait initialement être des “petites filles parfaites”, le professeur a mélangé du sucre, des épices et “des tas de bonnes choses”.
Puis après avoir préparé “l’appareil”, Utonium a ajouté une touche de couleur définissant à chacune leur personnalité (bleu pour Bulle, rose pour Belle et vert pour Rebelle). Mais dans le feu de l’action, le savant ajoute “l’agent chimique X” par mégarde, créant ainsi trois petites filles aux super-pouvoirs qui incluent notamment la capacité de voler, une rapidité extrême et une force surhumaine. Heureusement pour Utonium, ces petites créatures ont un grand sens de la justice, et ont choisi d’utiliser leurs pouvoirs pour faire le bien. Elles sont donc amenées à combattre des ennemis maléfiques tels que le singe Mojo Jojo, Grofilou ou encore le diablotin travesti Lui.
Quant à leur physique, il est volontairement très simple. McCracken explique avoir privilégié une apparence plus “symbolique” des filles plutôt que réaliste. À vrai dire, le physique n’était pas la priorité du créateur, qui souhaitait davantage mettre en avant leurs personnalités. Ainsi, chaque héroïne joue un rôle propre dans la série : Belle est la meneuse du groupe, Bulle répand la joie tandis que Rebelle est amatrice d’action. Mais l’originalité des personnages n’est pas la seule source de succès de la série, qui propose également une certaine innovation dans la construction des épisodes.
En effet, McCracken s’est inspiré du genre japonais “tokusatsu” où les personnages bourrés de pouvoirs extraordinaires combattent divers antagonistes pour sauver leur ville. De plus, les épisodes incluent de nombreuses références à la pop culture, mais aussi des gags à répétition permettant aux téléspectateurs de se fidéliser à ce monde très cartoon. Vous l’avez compris, la série des Super Nanas est devenue extrêmement populaire grâce à un scénario et un design plus qu’originaux des personnages. Ce succès a d’ailleurs entraîné d’innombrables produits dérivés tels que des peluches, des figurines ou encore des sacs à dos.
Mais outre ces objets à l’effigie de nos petites héroïnes, les médias se sont emparés du phénomène pour donner vie aux Super Nanas dans des adaptations animées, des jeux vidéo, des comics et même des compilations musicales. La série et ses trois principales héroïnes ont également eu une certaine influence sur la culture populaire, puisqu’elles sont aujourd’hui considérées – à tort ou à raison – comme des icônes de la cause féministe. Par ailleurs, les producteurs de la série n’ont pas hésité à surfer sur l’aura positive des Super Nanas : en 2000 et 2002, ils ont tout simplement fait peindre le portrait de leurs héroïnes sur la coque d’un Boeing 747 !
En plus de vous être remémoré le bon vieux temps, vous savez désormais tout de cette série délirante. Comme pour bon nombre de projets ayant connu un succès colossal, la création des Super Nanas s’est faite de manière tout à fait fortuite. D’un crobard en guise de carte d’anniversaire à la coque d’un Boeing 747, les Super Nanas ont fait un sacré bout de chemin ! Au Daily Geek Show, cela nous a également donné envie de revoir Le Laboratoire de Dexter. Et vous, à quel autre dessin animé vous fait penser la série Les Super Nanas ?
Par Caroline Bui Trong Trinh, le
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