Les comics aussi ont droit à leur quart d’heure sexiste, surtout en plein Golden Age (1938-1954) et Silver Age (1954-1970) où la place des femmes était clairement définie par la société américaine et où le sexisme ne choquait pas grand monde (du moins beaucoup moins qu’aujourd’hui). Pour dénoncer cette vision, mais aussi tout simplement comme témoin du passé, SooGeek vous présente 5 héroïnes qui feraient bondir les féministes de notre temps.
Que cela soit chez DC ou Marvel, le moins que l’on puisse dire c’est que les éditeurs ont un vrai savoir-faire dans le personnage féminin sexiste.
Shrinking Violet (renommée en Atom Girl)
Les super-héroïnes créées dans les années 1960 ont tendance à avoir une de ces deux superpuissances : rétrécissement ou pouvoir devenir invisible. En d’autres termes, leur pouvoir est de rester hors de la vue, tout comme de vraies femmes à l’époque de Mad Men. Son nom veut tout dire : elle peut rétrécir (Shrinking = rétrécir), elle est timide, elle porte parfois du violet (et parfois du vert, parce que pourquoi pas ?). Pas le genre de personnage de marque qui fait peur aux méchants. Depuis récemment, elle a été rebaptisée Atom Girl, pour apporter de la fraicheur tout en gardant ce charme rétro Silver Age.
Looker
Un peu coincée et portant des lunettes de secrétaire Emily « Lia » Briggs est transformée par les rayons d’une comète en une splendide rousse plantureuse avec des pouvoirs télépathiques. La prochaine étape évidente : devenir un top model ? Looker est loin d’être la seule dont le nom suggère qu’il s’agit d’une femme sexy, il y également Dreamgirl, Beautiful Dreamer et la méchante Knockout. Au moins dans le cas de Looker, le nom décrit précisément ses pouvoirs. Ce n’est pas ce qu’on pourrait appeler l’image la plus progressive d’un personnage féminin puissant. Emily alias Looker présentera d’ailleurs son nouveau corps à son mari comme cadeau de Noël !
She-Hulk
Les comics suivent une longue tradition qui consiste à féminiser un nom de super-héros masculin. She-Hulk, qui a gagné ses pouvoirs par l’intermédiaire d’une transfusion de sang de son cousin Bruce Banner. She-Hulk n’a pas eu énormément de succès au départ, car personne n’avait envie de suivre les aventures d’un Hulk bis féminin. Pourquoi ne pas avoir créé une nouvelle héroïne totalement indépendante de son cousin vert ? Mystère !
Lady Cop
Nous pouvons désormais nous extasier sur Lady Cop, une héroïne DC qui est une flic… et une dame… et voilà. En fait il y avait deux Lady Cop, l’une dans les années 1940 et l’autre dans les années 1970. Dans les deux cas, son nom suggère que l’idée même d’une femme officier de police est assez improbable et insolite pour baser tout un comics dessus. Si Lady Cop avait été couronnée de succès, elle aurait peut-être eu droit à une équipière du nom de Lady Juge.
The Crimson Curse
Lorsque Aerika Harkness, fille de la femme qui a formé la Sorcière rouge, est devenue une super-héroïne sorcière elle-même, elle avait besoin d’un nom qui suggère à la fois ses pouvoirs et son lien avec la Sorcière rouge. Quelque chose de rouge… quelque chose évoquant la sorcellerie et les sorts… Bien sûr! Crimson Curse ! La malédiction cramoisie (en français) on se demande vraiment ce que ça pourrait évoquer d’autre. Difficile de savoir si c’était innocent ou pas de la part de Marvel.
Décidément on ne peut pas dire que ces héroïnes font honneur aux femmes ! Heureusement les choses ont un peu changé (qui a dit Power Girl ?). Les hommes dominent très largement l’univers du comics et ce n’est pas près de changer à ce rythme. Lady Cop étant sûrement la pire de toutes, on a du mal à imaginer un tel personnage de nos jours… Pensez-vous que les femmes sont encore trop peu présentes et trop peu respectées dans les comics ?
Par Camille Allard, le
Source: io9