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Pourquoi les suites de films d’horreur ne parviennent-elles jamais à vous effrayer autant que leurs premiers opus ?

Cela n’aura échappé à personne, mais les films d’horreur décroissent en qualité en fonction de leur numérotation. En effet de suite en suite, on a de moins en moins peur. Cependant, vous êtes-vous déjà demandé quelles étaient les raisons de ce phénomène ? SooGeek vous donne des éléments de réponse. 

 

Nous regardons tous des suites de films d’horreur pour diverses raisons, que cela soit par intérêt sincère pour le film, par curiosité ou même par optimisme et foi en l’oeuvre. Cependant, s’il y a bien une raison qui nous pousse à ne pas regarder des suites de films d’horreur, c’est bien l’envie d’avoir peur. Car ces suites entrent généralement non seulement en contradiction avec l’oeuvre à laquelle elle font suite, mais également avec le genre des films d’horreur. Elles ne peuvent s’empêcher d’être moins effrayantes que l’original, et ce notamment pour les quelques raisons que nous allons voir.

 

On retrouve rarement le même talent à la direction d’une suite

Cela n’aura pas échappé aux amateurs de cinéma, mais les suites de films d’horreur sont rarement réalisées par la même personne que celle qui était derrière la caméra pour le premier opus. Et pour un Aliens réalisé par un talentueux jeune réalisateur alors méconnu du nom de James Cameron pour prendre en main l’héritage de Ridley Scott, on ne compte plus les suites de Freddy qui n’ont pas eu droit au talent de Wes Craven. Et forcément, là où il n’y a pas de talent, il y a rarement un bon film…

 

L’intimité fait naitre le mépris

Comme l’entendent les Anglo-Saxons à travers cette maxime, l’accoutumance entraine la lassitude, et cela ne se vérifie jamais mieux qu’avec les films d’horreur. Quand un réalisateur a déjà fait un film d’horreur autour d’un concept précis, que lui reste-t-il à inventer autour du même sujet ? C’est généralement sans appel, et à l’exception de Sam Raimi avec Evil Dead 2, peu de réalisateurs s’attèlent à la réalisation de la suite de leur propre film d’horreur, d’autant que pour sa suite Raimi a choisi la voie du second degré pour changer de registre.

 

Au bout d’un moment, plus personne ne se préoccupe de faire un bon film

On peut dire ce qu’on veut, mais en général lorsque quelqu’un s’attèle à faire un reboot, quelle que soit la qualité du résultat, il s’attèle à un projet qui ne part pas d’une mauvaise intention, puisqu’il s’agit de reprendre une oeuvre ou un concept et de le rendre accessible à un autre public. Alors que pour la suite, à la longue, les producteurs se fichent éperdument de la nature artistique du projet du moment que l’oeuvre rembourse sa mise de départ. Et, quel que soit ce seuil en fonction des franchises, il y aura toujours un moment où une énième suite atteindra ce stade où le but sera uniquement d’en faire quelque chose de plus distrayant à regarder qu’un mur blanc.

 

On connait déjà les règles

Les films d’horreur reposent en général toujours sur un concept horrifique et bien spécifique et qui dit suite dit, justement, réutilisation de cette recette. Or quand nous spectateurs, nous connaissons déjà la mécanique, nous ne partageons plus la peur des nouveaux personnages qui la découvrent dans une suite. Les suites d’Aliens ont, elles, eu cela d’intelligent, elles n’ont pas cherché à réexploiter la découverte du processus de développement du Xénomorphe et ont tenté, avec plus ou moins de succès, de jouer sur d’autres schémas puisque les personnages savent comment la bête s’y prend.

 

Le danger finit par se révéler pleinement 

Dans l’immense majorité des cas, ce qui nous effraie chez le monstre ou le psychopathe de film d’horreur c’est son caractère mystérieux et/ou incompréhensible. Alors certes on a très envie de voir la chose en pleine lumière et de comprendre le pourquoi du comment, mais sitôt cela fait, le charme disparait. En effet, une figurante en costume, une animatronique ou une créature en images de synthèse fera toujours moins peur que ce que l’on ne peut pas voir, et le passé, aussi tordu soit-il, du psychopathe sera toujours moins effrayant que tout ce que l’on peut imaginer. Et cette révélation ayant souvent lieu dans le premier film, la suite ne peut pas apporter mieux…

 

Même les meilleurs héros ou héroïnes finissent par perdre notre sympathie

Il n’y a que très peu de personnages célébrés dans le genre horrifique. Ellen Ripley fait bien sûr partie de ceux-là, même si d’aucun pourra dire qu’elle passe de victime de film d’horreur à héroïne de film d’action au cours de la saga Aliens. En revanche de nombreux personnages pouvant attirer notre sympathie, comme Laurie Strode, de la franchise Halloween, finiront toujours par nous devenir indifférents, car ils finissent par atteindre la limite de notre capacité à nous attacher à eux à force de toujours tomber dans des situations effroyables dont ils réchappent toujours miraculeusement.

 

Les gens s’habituent à (presque) tout

C’est un fait reconnu, les gens s’habituent à presque tout, et cela vaut aussi pour l’horreur. Bien sûr le genre horrifique est l’un des plus inventifs qui soient, et heureusement les créateurs trouvent toujours de nouvelles idées originales et terrifiantes, mais le principe d’une suite étant de reprendre un concept déjà existant, on sait où cela mène. En effet, nous pouvons nous habituer à une grande quantité d’idées absolument répugnantes ou dérangeantes, et rien ne le fait mieux pour nous qu’une série de films sur la même trame. Et la peur venant de ce qui sort de l’ordinaire, on connait le résultat.

 

Définitivement, les suites de films d’horreur parviennent rarement, si ce n’est jamais, au niveau de leur oeuvre d’origine. Ce qui ne nous empêche pas d’aller les voir d’ailleurs, pour tout un tas de raisons, sans compter le fait que l’on sait que les suites peuvent réserver de belles surprises. Et vous, appréciez-vous ces prolongements horrifiques ou trouvez-vous que la peur n’y est plus ?

Par Romain Berthommier, le

Source: io9

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