Des astronomes ont récemment détecté une monstrueuse structure cosmique en forme d’anneau, dont l’existence peut difficilement être expliquée par nos principaux modèles.
Le « Grand Anneau »
D’un diamètre d’1,3 milliard d’années-lumière, le « Grand Anneau », fait partie des plus grandes structures cosmiques jamais découvertes. Situé à plus de 9 milliards d’années-lumière de la Terre, il ne peut être observé directement, mais occuperait une place dans le ciel nocturne équivalant à 15 pleines lunes. Des dimensions semblant remettre en question le principe cosmologique, stipulant qu’au-delà d’une certaine échelle, l’Univers est homogène et semble identique dans toutes les directions.
Visible en bleu dans le tweet ci-dessous, la structure a été identifiée en analysant les données du Sloan Digital Sky Survey (SDSS), recensant des objets extrêmement brillants appelés quasars, comparables à des lampes géantes éclairant l’Univers lointain. Sa découverte intervient quelques années après celle de l’Arc géant (en rouge), s’étendant sur quelque 3,3 milliards d’années-lumière. Fait intrigant, elles se trouvent à la même distance de la Terre, près des constellations de Boötes et Herdsman, ce qui soulève la possibilité qu’elles soient liées.
Selon les auteurs de la nouvelle étude, présentée à l’occasion de la 243e réunion de la Société américaine d’astronomie, la limite théorique actuelle concernant la taille de telles structures est fixée à 1,2 milliard d’années-lumière.
‘Big Ring’ with staggering diameter of 1.3 billion light years defies cosmic theories
— WION (@WIONews) January 12, 2024
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« Nous ne pouvions nous attendre qu’à une seule structure extrêmement étendue dans l’ensemble de l’Univers observable », souligne Alexia Lopez, de l’université du Lancashire central et auteure principale de la nouvelle étude, présentée lors de la 243e réunion de la Société américaine d’astronomie.
Des origines encore obscures
Deux mécanismes pourraient avoir donné naissance à la gigantesque structure : des oscillations acoustiques baryoniques dans l’Univers primitif, ayant influencé la répartition des galaxies, ou des cordes cosmiques, défauts hypothétiques dans le tissu du cosmos à même de rassembler à très grande échelle la matière selon un tel schéma.
« Il ne semble pas s’agir d’un alignement fortuit », commente Jenny Wagner, du Bahamas Advanced Study Institute & Conferences. « S’il est techniquement possible d’intégrer le Grand Anneau dans notre modèle standard, en fonction de la définition de ses limites, plus nous découvrons de telles structures, moins cela devient statistiquement plausible. »
« C’est pourquoi la recherche d’autres structures géantes est si importante », poursuit-elle. « Il ne serait pas étonnant que de futures découvertes conduisent à l’abandon du principe cosmologique. »