À l’aide de lasers, des scientifiques chinois ont encodé une quantité record de données à l’intérieur de minuscules fragments de diamant, constituant une forme de stockage remarquablement stable et durable.
Densité record
S’il ne s’agit pas des premiers travaux à utiliser des diamants comme support de stockage, la densité atteinte par Ya Wang et ses collègues de l’université des sciences et technologies de Chine (1,85 téraoctet par centimètre cube) est sans précédent. À volume équivalent, un disque en diamant pourrait stocker 2 000 fois plus de données (100 téraoctets) qu’un Blu-ray standard.
Wang et ses collègues ont utilisé des impulsions laser ultrarapides pour déplacer certains atomes de carbone de morceaux de diamant de quelques millimètres de long. En faisant varier l’intensité des faisceaux, ils ont créé de minuscules espaces présentant chacun un niveau de luminosité stable.
Affichant une précision supérieure à 99 %, une telle approche a permis de stocker un grand nombre d’images (notamment la séquence de photos de 1878 d’Eadweard Muybridge montrant un cavalier sur un cheval au galop), en établissant une correspondance étroite entre la luminosité de chaque pixel et celle de zones spécifiques à l’intérieur du diamant.
Record-breaking diamond storage can save data for millions of years https://t.co/nvtiAWwto8
— New Scientist (@newscientist) December 2, 2024
« Une fois les structures internes de stockage stabilisées à l’aide de notre technologie, le diamant peut conserver ces données pendant des millions d’années [contre quelques décennies pour un Blu-ray] à température ambiante », souligne l’équipe.
Une version miniaturisée
À l’heure actuelle, le dispositif d’écriture/lecture implique des lasers coûteux et des caméras d’imagerie de fluorescence à grande vitesse, mais les auteurs de l’étude, publiée dans la revue Nature Photonics, estiment qu’il pourrait être miniaturisé et occuper un volume comparable à celui d’un four à micro-ondes.
« Les agences gouvernementales, les instituts de recherche et les centres d’archivage seraient probablement très intéressés par cette technologie », conclut Wang.
En juin, des chercheurs américains avaient dévoilé un système inspiré de Jurassic Park, permettant le stockage des données à long terme dans l’ADN.