Une trouvaille archéologique en Turquie a récemment ramené à la lumière la figure imposante d’Alexandre le Grand, renforçant ainsi la compréhension de son impact durable sur diverses civilisations. Découverte dans les ruines d’un ancien théâtre romain à Konuralp, la tête en marbre de cette statue illustre comment le souverain macédonien a continué à inspirer des siècles après sa mort.
Un théâtre romain en Turquie
La région de Konuralp, située au nord de Düzce en Turquie, est le site où cette tête sculptée a été exhumée. Les archéologues ont trouvé cette œuvre d’art parmi les restes d’un amphithéâtre datant de l’époque romaine. Les experts estiment que la statue remonte au IIe siècle de notre ère, ce qui signifie qu’elle aurait été créée plus de quatre siècles après la mort d’Alexandre en 323 av. J.-C.
Cette découverte ne s’est pas faite isolément. D’autres objets marquants, tels que des têtes de statues du dieu Apollon et de la créature mythologique Méduse, ont également été mis au jour sur ce site archéologique, selon une déclaration de la municipalité de Düzce.
L’héritage durable d’Alexandre le Grand
La pièce maîtresse de cette découverte est sans aucun doute la tête en marbre d’Alexandre le Grand. Elle souligne l’impact durable d’Alexandre sur l’histoire et la culture, non seulement en Macédoine mais également dans des régions lointaines comme l’actuelle Turquie. La durabilité de son influence est également manifeste dans le fait que ses images et symboles ont été utilisés par divers dirigeants pour légitimer leur propre pouvoir.
Paul Cartledge, un éminent historien à l’université de Cambridge, rappelle qu’Alexandre était une figure très en vue bien après sa disparition. Son nom et son image étaient si puissants que les futurs dirigeants cherchaient à s’associer à lui, parfois même en frappant des pièces de monnaie à son effigie pour solidifier leur propre règne.
Des caractéristiques uniques
L’un des aspects les plus frappants de cette tête de marbre est sa coiffure distinctive, évoquant une crinière de lion. Cette particularité, selon les experts, est unique à Alexandre le Grand et confirme son identification. De plus, la statue présente Alexandre les yeux levés, ce qui suggère une orientation vers le divin.
Selon Cartledge, cette posture est un indicateur de la perception qu’avait Alexandre de lui-même, souvent associée au dieu Apollon, qui était généralement représenté sans barbe. Cette tendance à se raser la barbe a été par la suite adoptée par les Romains, soulignant ainsi l’influence d’Alexandre même sur des empires qui ont émergé après lui.
L’influence d’Alexandre sur l’Antiquité
Né en 356 av. J.-C., Alexandre devint roi de Macédoine en 336 av. J.-C. Bien qu’originaire du nord de la Grèce, il propagea la culture grecque à travers un vaste empire, s’étendant de la Grèce et de l’Égypte jusqu’à des régions correspondant aujourd’hui à l’Afghanistan et au Pakistan. Il est décédé prématurément à l’âge de 32 ans à Babylone, pour des raisons encore débattues.
Les Romains, qui ont conquis la région où la statue a été trouvée, ont également emprunté certaines des habitudes d’Alexandre, comme le fait de se raser le visage. Cette pratique a eu une influence significative sur les usages romains, qui ont vu en Alexandre un modèle de leadership.
La découverte de cette statue à Konuralp ne fait que renforcer l’idée que l’empreinte d’Alexandre le Grand demeure intacte dans l’histoire, longtemps après sa mort, et qu’il continue d’être une source d’inspiration pour diverses civilisations. Ce nouveau vestige offre aux historiens et aux archéologues non seulement une pièce rare à étudier, mais aussi un rappel tangible de la manière dont les cultures s’influencent et s’interpénètrent au fil des siècles.
Par Eric Rafidiarimanana, le
Source: Live Science
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