Deux reports consécutifs du lancement du Starship, la fusée géante de SpaceX, ont marqué un nouveau revers pour Elon Musk et son projet d’atteindre Mars.

Entre fuite d’oxygène liquide, météo capricieuse et ambitions toujours plus hautes, la mission soulève autant d’attentes que d’inquiétudes. Pourtant, Musk reste confiant. Selon lui, Starship est encore en phase de rodage, mais prêt à révolutionner les vols spatiaux.
Une série d’incidents retarde une fusée censée transformer l’exploration spatiale
Le lancement du Starship depuis le site de Starbase au Texas devait initialement avoir lieu dimanche. Mais une fuite d’oxygène liquide sur le pas de tir a contraint SpaceX à annuler le décollage. Lundi, c’est la météo qui a forcé un second report, malgré une fusée prête.
Ce n’est pas la première fois que Starship fait face à des revers techniques. En 2025, la fusée a connu plusieurs échecs en vol, une explosion massive en juin, et des débris projetés jusque sur le sol mexicain. Ce processus fait partie de la stratégie « test-to-failure » de SpaceX. L’idée est de pousser chaque prototype à ses limites pour améliorer les versions suivantes.
À titre de comparaison, ses rivaux comme Blue Origin ou United Launch Alliance adoptent une approche plus prudente. Ils privilégient les tests au sol avant les vols opérationnels.
Starship : une fusée surpuissante conçue pour Mars… mais encore en apprentissage
Avec ses 121 mètres de haut, Starship est plus grand que la statue de la Liberté. Sa conception repose sur une réutilisabilité totale. Elle intègre un bouclier thermique avancé, des ailettes de contrôle atmosphérique et une poussée inédite. L’objectif est d’assurer une entrée atmosphérique stable et un atterrissage contrôlé.
Cette fusée est essentielle pour plusieurs projets de SpaceX. Elle doit lancer plusieurs satellites Starlink à la fois, soutenir les missions lunaires de la NASA, et servir de transport interplanétaire vers Mars. Musk vise des vols quotidiens d’ici « six ou sept ans », avec jusqu’à 24 lancements par jour.
Pour l’instant, Starship doit encore prouver sa capacité à revenir intacte de l’espace. Elle devra aussi déployer une charge utile en orbite et réussir le ravitaillement en carburant en orbite. La prochaine tentative devra tester son entrée dans l’atmosphère au-dessus de l’océan Indien, et valider la résistance de son bouclier thermique expérimental.
Malgré les revers, SpaceX avance à grande vitesse vers son objectif martien
Avec environ 15,5 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2025, SpaceX produit de nouveaux exemplaires de Starship à un rythme soutenu. À Starbase, devenu municipalité depuis mai, la cadence s’accélère. De nombreux employés de SpaceX vivent désormais sur place et incarnent le rêve martien de Musk.
Certes, les échecs techniques pèsent sur l’image du programme. Mais dans la logique de SpaceX, chaque raté est aussi une source d’apprentissage précieuse. C’est un pari risqué, mais assumé. Il s’inscrit dans la tradition des pionniers de l’aérospatiale.
Dans ce contexte, Elon Musk ne doute pas. « Mars nous attend », a-t-il écrit après le second report. À ses yeux, Starship n’est pas une fusée comme les autres. C’est un véhicule de civilisation. Les retards sont là, les défis immenses, mais l’élan semble, lui, irréversible.