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Vraiment coriace : cet organisme terrestre a survécu à 283 jours de vide spatial

« Ce sont des des capsules de vie compactes, dormantes mais prêtes à se réactiver lorsque les conditions deviennent favorables »

Tunnel Espace

Ne sous-estimez pas les mousses. Des chercheurs japonais ont exposé des spores à neuf mois de vide spatial. Une expérience extrême à laquelle la grande majorité d’entre elles a survécu.

Des conditions extrêmes

Les mousses font partie des premières plantes terrestres et sont bien connues pour coloniser certains des environnements les plus hostiles de la planète, comme l’Antarctique, les champs volcaniques et les déserts. Tomomichi Fujita, de l’université d’Hokkaido au Japon, et ses collègues ont décidé de tester leur résilience face au vide spatial.

Placées à l’extérieur de la Station spatiale internationale, 20 000 spores de l’espèce Physcomitrium patens ont été exposées aux rigueurs de l’espace pendant 283 jours, avant d’être ramenées sur la terre ferme par une capsule SpaceX pour y être étudiées.

Alors que les spécimens témoins (restés sur Terre) et le groupe de spores « extraterrestres » protégées des rayons UV nocifs présentaient un taux de germination de 97 %, celui-ci atteignait 86 % chez les organismes pleinement exposées à ces conditions dantesques (températures extrêmes, microgravité, rayonnement cosmique…).

La robustesse des spores serait liée aux parois multi-couches enveloppant leur tissu reproducteur. Agissant comme une « protection passive face aux contraintes spatiales », cette caractéristique serait apparue il y a des centaines de millions d’années, lorsque la vie a quitté les océans pour la première fois. « Ce sont des capsules de vie compactes, dormantes mais prêtes à se réactiver lorsque les conditions deviennent favorables », résume Fujita.

La vie trouve toujours un moyen

Globalement, ces travaux illustrent une nouvelle fois la capacité de la vie à perdurer dans des conditions extrêmes, et renforcent également l’idée que ses éléments constitutifs soient plus répandus dans le cosmos que nous le supposions initialement.

Pour les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue iScience, la prochaine étape consistera à tenter de faire germer les spores de P. patens directement dans l’espace.

Il y a quelques mois, des expériences en laboratoire avaient montré que les espèces de lichens Diploschistes muscorum et Cetraria aculeata pouvaient supporter les rudes conditions des environnements martiens, avec des implications en vue de futures missions habitées.

Par Yann Contegat, le

Source: New Scientist

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