Le plancher de la maison qui grince lorsqu’on est seul, les ombres qui dansent à la nuit tombée, un vieux livre qui semble raconter que des phénomènes étranges se sont déjà produits. Mais que se passe-t-il à Gravity Falls, Oregon ? Petite ville paisible de campagne perdue dans les bois en apparence, elle semble pourtant attirer tous les mystères de l’univers. Mais pourquoi ? C’est ce que Dipper et Mabel, nos deux jumeaux inséparables, veulent découvrir.
Souvenirs de Gravity Falls nous conte les vacances étranges de Dipper Pines, jeune geek curieux et aventurier, et Mabel sa sœur jumelle de 12 ans, personnage délirant et haut en couleur, comme ses pulls. Vivant à Piedmont dans l’Etat de Californie, ils sont envoyés le temps d’un été chez leur grand-oncle Stan. Leur entrain disparaît une fois arrivés au pied d’une cabane grotesque perdue au milieu des bois, dans une petite ville de l’Oregon dénommée Gravity Falls. Ce sera leur lieu de résidence et de travail pour le reste de l’été. Ce bon vieux Stan n’est en fait qu’un escroc et facture à prix d’or des bizarreries authentiques manufacturées dans son musée, sa Cabane aux Mystères. La perspective de vivre dans ce trou perdu à être le larbin d’un vieil homme au vil amour du gain ne les enchante pas vraiment. Mais très vite, Dipper s’aperçoit que la tranquillité de la petite ville dissimule autre chose, et part à la chasse aux mystères.
L’aventure commence lorsque Disney Channel demande à Alex Hirch, dessinateur, scénariste, producteur et acteur américain de 30 ans, de venir présenter un de ses anciens projets. Un film d’animation à petit budget de 11 minutes sur lequel il avait travaillé alors encore étudiant au California Institute of the Arts. Les studios sont emballés et le feu vert est donné. En découle une série télévisée d’animation américaine diffusée sur Disney Channel et désormais terminée qui compte 41 épisodes de 22 minutes étalés sur deux saisons. Sa première diffusion aux Etats-Unis va du 15 juin 2012 au 15 février 2016, et du 5 septembre 2012 au 30 avril 2016 en France.
Alex, le créateur est déjà connu pour avoir travaillé sur Les Merveilleuses Mésaventures de Flapjack pour Cartoon Network Studios et Ça bulle ! pour Disney Television Animation. Mais le projet de Gravity Falls lui tient particulièrement à cœur. En effet, l’histoire issue de son imagination tient ses inspirations de son enfance. Né à Piedmont en Californie, il a grandi aux côtés de sa sœur jumelle, Ariel. Il rencontre Jesus Chambrot lorsqu’il est étudiant, qui deviendra le personnage de Soos, homme à tout faire du grand-oncle Stan, lui-même grandement inspiré par le grand-père d’Alex, jusqu’à lui faire porter un collier en or. Le caractère grincheux de ce dernier est par contre apporté par Graunty Lois, la tante d’Alex.
Et ce ne sont pas les seules similitudes. Lorsqu’il était encore au collège, Alex se rappelle avoir passé du temps à cartographier mentalement des constellations sur le visage d’un de ses camarades. Ce qui donnera la marque de naissance affichée sur le front de Dipper en forme de Grande Ourse, le nom de Dipper étant une référence américaine aux boutons d’acné. La destination même des enfants se rapporte à un souvenir de vacances. La ville de Boring (ennuyeux) en Oregon, qualifiée d' »endroit le plus excitant où vivre » par ses habitants, deviendra alors Gravity Falls, baignée d’une atmosphère soporifique et barbante. Autrement dit, Dipper est une sorte d’alter ego d’Alex, vivant les folles aventures imaginées dans son enfance.
Nos deux jumeaux Dipper et Mabel sont donc coincés pour l’été avec un oncle grincheux et cupide, perdus dans la forêt, et entourés de mystères. Autant s’occuper en chassant des monstres. Mais ça n’est pas sans risques ! Heureusement, Dipper trouvera un livre étrange présentant une main dorée à 6 doigts sur sa couverture, sorte de bestiaire local l’informant sur les dangers de la région. Chaque aventure sera épique. Gnomes, licornes, sirènes, monstres changeurs de forme, clones, bébés maitres du temps géants, personnages de jeux vidéo ou boys band, rien à voir avec de petites vacances tranquilles dans une petite ville du fin fond des États-Unis.
Nous apprenons donc les bases avec les premiers épisodes. La série poursuit un schéma classique, à savoir la confrontation avec un nouveau danger plus abracadabrantesque que le précédent, une situation qui empire de minute en minute malgré les efforts de Dipper et l’aide de Mabel, et un sauvetage inespéré dont la solution sera presque toujours apportée par le fameux livre. Mais c’est un leurre. Très vite l’intrigue dérive, le fil rouge apparaît, et les questions s’accumulent. Qui est l’auteur de ce livre ? Quelle est la raison de cette concentration de bizarreries ici, à Gravity Falls ? Pourquoi personne ne semble se rendre compte de ce qu’il s’y passe ? Heureusement pour notre curiosité, Dipper mène l’enquête.
L’univers est captivant. Les vacances parfaites d’un gamin avec un peu trop d’imagination. Enigmes, comédie, fantaisie, surnaturel, action et aventure, un cocktail détonant. L’écriture est brillante, toujours juste, il n’y a pas d’épisode décevant. Le rythme ne nous lâche jamais avec une montée en puissance qui, au fil des épisodes, nous laisse découvrir toute la profondeur et le mystère cachés derrière les personnages. On adore Dipper, sa curiosité et son caractère justicier, on aime Mabel et ses pulls à paillette tous plus girly les uns que les autres. On veut connaître chaque recoin de cette cabane bizarre perdue dans les bois. On est tourmenté par les messages cryptés présents à la fin de chaque épisode. On veut partir en vacances et vivre de nouvelles aventures. C’est décidé, l’été prochain, on part à Gravity Falls !
Par Gabriel Pilet, le
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