Aujourd’hui, Rubin Sfadj a rencontré les fondateurs de Skycheckin, David Abitbol et Charly Wa. Un réseau social permettant de réunir tous les passagers d’un même avion en vol. Découvrez leur parcours riche en aventures !
Rubin Sfadj : Qui êtes-vous ? Que faites-vous à New York ?
David Abitbol : Je suis originaire de Paris. J’ai un master en ingénierie financière de City University of NY. J’ai commencé à bosser dans une petite boîte de conseil spécialisée en dérivés de crédit. En parallèle, j’ai mené une carrière de DJ sous le nom de Japanster. J’étais résident aux Bains, à Madame Wong, au Bowery Hotel, au Beatrice Inn… Ensuite Charly a débarqué ici, il m’a parlé de son idée de réseau social dans les airs et je suis rentré chez moi pour coder la version 1. Après ça, Skycheckin était né !
Charly Wa : Je suis de Paris aussi. Après avoir fait Sup de Co Montpellier, j’ai débuté en tant que courtier en produits dérivés à Genève, où je suis resté sept ans. J’ai demandé ma mutation à New York pour développer un nouveau produit et une nouvelle clientèle.
Après un an et demi ici, une boîte concurrente m’a fait une offre, et c’est dans la période de non-concurrence entre les deux que Skycheckin a vraiment pris forme, avec la collaboration de David. Aujourd’hui, Skycheckin est encore un side-project, mais qui sait pour combien de temps ?
RS : Vous bossez sur quoi en ce moment ?
DA : Sur un système permettant aux utilisateurs d’ajouter un vol à Skycheckin en transférant à une adresse unique l’e-mail de confirmation de la compagnie aérienne ou de l’agence de voyage. Pas besoin d’être sur Skycheckin : si vous voulez être alerté à chaque fois que quelqu’un s’enregistre sur votre vol, il suffit de nous transférer votre e-mail de confirmation. Cool, non ?
CW : Il va falloir qu’on mette les bouchées doubles niveau marketing et relations publiques, et bien sûr ça coûte de l’argent. On espère boucler bientôt notre deuxième levée de fonds, histoire de booster notre communication.
RS : Quand avez-vous quitté la France ? Pourquoi ?
CW : J’ai quitté la France il y a dix ans. J’avais le sentiment d’être bridé en France, et que la réussite y était une sorte de tabou. Les gens avaient l’air de se suffire à eux-mêmes et n’étaient pas vraiment ouverts d’esprit : la culture et l’éducation française ne poussent pas assez à voyager. J’avais besoin de voir ce qu’il se passait ailleurs, de comprendre les cultures différentes, etc.
DA : Je suis parti il y a dix ans moi aussi. À Paris, j’avais démarré une start-up en 2000 avec quatre potes. C’était un réseau social à la Facebook, mais avec une sorte de videur à l’entrée. La paperasse, la difficulté et le coût de monter une SARL, tout cela était un peu ridicule. Et puis j’en avais marre du pessimisme ambiant. Ici à New York, tout le monde fait trois trucs à la fois, tous n’ont pas une bonne couverture sociale, la vie est chère, le métro marche mal, mais personne ne te juge. Tu peux porter un chapeau jaune et un pantalon rouge et arriver dans un resto ultra huppé, personne ne va te regarder bizarrement. À Paris, tout le monde se juge 24h/24.
CW : La vie en dehors de son pays d’origine a une autre saveur. On sent que ce qui nous entoure ne nous est pas familier, mais la sensation de s’y acclimater est agréable : c’est comme un sentiment de conquête…
RS : Quel est votre prochain projet ? Quelles tendances vous inspirent aujourd’hui ?
DA : Le plus excitant en ce moment, c’est les « wearable devices », les montres et les lunettes bien sûr, mais pas seulement : certains types de tissu ou de papier pourront bientôt afficher du contenu ! Imagine un t-shirt qui change de couleur suivant ta distance d’une cible potentielle, professionnelle ou amoureuse… Sur Skycheckin, on avance petit à petit, c’est pas évident d’avoir un job à plein temps et de bosser à côté sur cette app, qui a un potentiel énorme. On a appris beaucoup et on continue à apprendre tous les jours.
CW : On est au début d’une nouvelle ère qui se construit tous les jours, qui n’a pas encore de vraies normes et qu’on contribue à inventer. On est un peu les pionniers de quelque chose qui va révolutionner nos vies à moyen terme dans la manière de consommer, de communiquer, de se rencontrer, d’interagir. Skycheckin apporte sa pierre à l’édifice en rapprochant les gens dans les transports aériens. On veut changer l’atmosphère dans les aéroports et les avions et rendre ces espaces plus conviviaux et plus sociaux. On est convaincus d’une chose en tout cas, peut-être grâce à New York : Sky is the limit !
Nous avons beaucoup appris de cette rencontre avec David et Charly. Nous sommes ravis d’avoir pu partager avec vous leurs riches expériences et nous espérons qu’elles motiveront certains indécis à se lancer dans leur projet entrepreneurial !
Par Laura Gonçalves, le
Source: skycheckin