Planter un potager et s’en occuper, une activité chronophage et complexe ? Plus avec cette serre connectée qui permet de récolter 400 kg de fruits et légumes et 40 kg de poissons par an…
La naissance de la serre
En 2015, la jeune start-up Myfood participait à POC21 : durant 5 semaines, 250 bricoleurs ont bûché dans un château des Yvelines pour mettre au point des projets écologiques open source. En 2017, l’entreprise présente sa serre high-tech au salon de l’agriculture de Paris.
Myfood soutient qu’elle peut fournir l’essentiel de l’alimentation d’une famille de 4 personnes, pour seulement 1 heure de travail par semaine, tout au long de l’année. Si la serre est implantée dans une région froide, il est possible de lui adjoindre un petit poêle à granulés ou de la rattacher au système de chauffage de la maison. Selon l’entreprise, elle peut être rentabilisée en 4 ans.
Le fonctionnement de la serre
Ce qui saute aux yeux, c’est le côté connecté de la serre, bourrée de capteurs surveillant l’humidité, la température, le pH du sol… Toutes les informations sont accessibles grâce à une application smartphone. Pour alimenter les capteurs, le système de ventilation et d’irrigation : des panneaux solaires ou un raccordement électrique. Le fonctionnement de la serre ne coûte que 60 € par an, soit l’équivalent de la consommation d’une ampoule de 60 W.
Les légumes volumineux, comme les citrouilles, les choux ou les pommes de terre, ont leur espace dédié : des buttes de permaculture, rendues aussi fertiles que le sol des forêts par l’installation de bûches dans la terre, elle-même couverte de bois raméal fragmenté.
L’aquaponie
L’élevage de poissons au milieu de la serre permet de gagner en autonomie. Non seulement les carpes et les tilapias se mangent, mais leurs déjections sont également transformées en engrais pour les plantes qui plongent leurs racines dans l’eau. Ainsi, pas besoin d’engrais ! Un tel système permet également d’économiser jusqu’à 90 % d’eau par rapport aux serres classiques.
Pour le moment, les poissons doivent être nourris avec des produits bio achetés, mais Myfood compte mettre au point un « lombricomposteur qui produira la nourriture essentielle aux races carnivores », explique Mickaël Gandecki, l’un des trois fondateurs de l’entreprise.
Témoignages
En Auvergne, Sébastien C. possède cette serre depuis mai 2016. D’une surface de 22 m2, elle lui a coûté 8000 €, en comptant la livraison et l’installation, mais pas les panneaux solaires ni le poêle : « J’ai eu d’excellents rendements, notamment avec la culture sur butte. J’ai récolté cette année environ 150 kilos de tomate, une dizaine de kilos d’aubergines et de poivrons et fait du pesto pour tout l’hiver ! » Ceux qui ne disposent que d’un balcon peuvent acheter un modèle plus petit, de 14 m2 ou 3,5 m2.
Certains y voient un moyen d’éduquer les enfants, comme Margot V., à Paris : « Le bruit de l’eau est très agréable et c’est pratique d’avoir mes tours de culture à deux pas de ma cuisine. Mais pour moi, le plus important est surtout d’apprendre à mes enfants à ouvrir les yeux sur la société de consommation et à écouter la terre ».
Le plan et le code source de la serre sont sur Internet : chacun peut donc s’approprier le système et le personnaliser selon ses besoins spécifiques !
Par Séranne Piazzi, le
Source: We Demain
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