Conçu pour produire de l’électricité pendant au moins 20 ans, le parc éolien de Taïba Ndiaye est désormais la plus grande ferme d’Afrique de l’Ouest. Avec ses 43 éoliennes de 117 mètres de haut, il sera pleinement opérationnel dès juin 2020.
Un projet titanesque
La région côtière de Thiès, située à 86 km au nord de Dakar, est une région balayée par l’harmattan et les vents atlantiques. Leur vitesse se situe entre 8 et 20 mètres par seconde, ce qui en fait un lieu idéal pour la production d’énergie. Pourtant, plus de 10 ans de développement ont été nécessaires avant de lancer le chantier.
Tout commence en 2007, lorsque des promoteurs franco-sénégalais se rendent compte du potentiel de la région. Problème : la zone est occupée par des champs de manioc, de maïs et d’arachide. Il a donc fallu convaincre les agriculteurs de céder les sept hectares de champs nécessaires moyennant une compensation financière. En 2016, Lekela, une société spécialisée dans l’éolien, signe un contrat d’achat d’énergie avec la Société nationale d’électricité du Sénégal (Senelec). Le chantier peut commencer.
Les éoliennes sont importées du Danemark et alimentent déjà le réseau électrique national à hauteur de 50 mégawatts (MW) à peine 10 mois après le début des travaux de sa construction. Seize des éoliennes tournaient déjà en décembre 2019. Il est prévu que ce projet ayant coûté 200 milliards de francs CFA, ce qui équivaut à 342 millions d’euros, fournisse 158 MW soit 15 % d’énergie supplémentaire dans le réseau électrique du Sénégal.
Une construction hautement stratégique
Le parc éolien de Taïba Ndiaye est un projet stratégique pour la politique énergétique du pays. En effet, le Sénégal manifeste la volonté de se placer comme plate-forme régionale des énergies vertes. Depuis son élection en 2012, le président Macky Sall a inauguré quatre centrales solaires, dont la plus grande de la sous-région. Il a pour objectif que 30 % des énergies du pays soient renouvelables, dont la moitié grâce à Taïba Ndiaye, car les énergies fossiles y sont plus chères que les énergies renouvelables. Par conséquent, cela permettrait de réduire le coût de l’électricité des foyers sénégalais.
Par Maurine Briantais, le
Source: Le Monde
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Les éoliennes fourniront 158 MW à pleine puissance, très bien, mais il faut en parallèle des centrales thermiques (à énergie fossile) d’une puissance identique de 158 MW, qui fonctionneront quand il n’y aura pas ou pas assez de vent. L’investissement est donc multiplié par deux, et l’électricité ne sera décarbonnée qu’à 30%, ce qui est insuffisant.
L’électricité française est décarbonnée à 80% et, pour l’avenir de la planète, il faudrait atteindre 95% partout …
Ce n’est pas gagné !