Se hissant dorénavant dans le top des ventes japonaises et seulement devancé par One Piece, Attack On Titan et Seven Deadly Sins, le manga Kingdom écrit par Yasuhisa Hara choisit de placer son intrigue au beau milieu d’une des époques les plus difficiles à appréhender de l’Histoire chinoise puisque de nombreux États se font la guerre dans un climat géopolitique très complexe. Mais dans Kingdom, il s’agit avant tout de l’histoire de Shin (Xin), un jeune orphelin qui rêve de devenir général de l’armée.
L’intrigue se déroule durant la période des Royaumes combattants qui s’étend chronologiquement de la fin du Ve siècle av. J.-C. jusqu’à l’unification des royaumes chinois en 221 av. J.-C.. On lui donne ce nom en référence au Zhanguoce, ou Stratagèmes des Royaumes combattants, un livre traitant des tactiques et complots politiques de son époque. Dans ce cadre historique captivant, Shin et Hyou sont des orphelins de la guerre destinés à l’esclavage. Le seul moyen de s’extirper de cette terrible condition, c’est l’armée. Bien décidé à gravir les échelons et à connaître la gloire, Shin rêve même de devenir le plus grand général de l’armée chinoise.
A noter que la grande majorité des personnages du manga s’inspirent directement de personnes réelles et que le mangaka puise dans l’Histoire chinoise pour relater à la fois les changements géopolitiques et le résultat des différents conflits. Les deux jeunes garçons s’entrainent jusqu’à l’épuisement dès qu’ils le peuvent avec des épées en bois. Le rêve de rejoindre l’armée reste qu’une illusion puisqu’ils sont esclaves et destinés à le rester. Du moins jusqu’à ce qu’un ministre du jeune roi Ei Sei (Ying Zheng) soit de passage et soit surpris par le talent inné des jeunes garçons au combat. Il discute alors avec le propriétaire et décide d’emporter Hyou, mais pas Shin. Hyou ne veut surtout pas partir sans son ami, mais doit finir par partir.
Quelques mois plus tard, Hyou réapparait au village, aux portes de la mort. On apprend alors qu’il fut engagé pour être le double du jeune roi étant donné leur incroyable ressemblance et qu’il fut la cible d’une tentative d’assassinat. Shin est furieux envers le roi et sa cour, mais son ami lui fait entendre raison et lui fait promettre d’accomplir leurs rêves pour eux deux, que leurs âmes sont unies à jamais et que même dans la mort, il accomplira son rêve à travers la vie de Shin. Le héros décide donc de rentrer au service du roi et va se rendre rapidement indispensable à l’effort de guerre alors qu’il enchaine les affrontements et les champs de bataille pour devenir un grand général, tout en aidant le roi à unifier la Chine. Dans la réalité, Ei Sei est celui qui deviendra Qin Shi Huang, l’unificateur des royaumes et Premier Empereur de la dynastie Qin et donc de l’Histoire de Chine.
Si le manga est si passionnant, c’est justement pour ses relations étroites avec l’Histoire et ses multiples personnages, tous rattachés à différents royaumes, leurs propres buts et leurs propres alliances. Tous les personnages ne reprennent pas nécessairement les noms de leurs équivalents dans la réalité et beaucoup d’autres sont bien évidemment inventés purement pour les besoins narratifs du manga. Gagnant de différents prix, le mangaka connaît de plus en plus de succès alors que les grands noms du milieu comme Eiichiro Oda (One Piece), Masashi Kishimoto (Naruto) ou Hirohiko Araki (JoJo’s Bizarre Adventure) encensent son manga et son style. Une bonne recommandation si l’on en croit les maîtres du manga !
Kingdom est un manga capital de ces dernières années. Un contexte historique riche et captivant capable de générer des dizaines d’intrigues différentes dans lequel les personnages de Yasuhisa Hara évoluent de façon surprenante. Une histoire tragique pleine de sagesse et surtout un concentré d’action et de rebondissements qui nous font tourner les pages sans s’arrêter. Connaissiez-vous le manga Kingdom et son cadre historique ?
Par Florent, le