L’astronomie et la mesure du temps étaient deux des plus grandes spécialités des Mayas. Des chercheurs britanniques pensent avoir enfin percé les secrets du système calendaire complexe qui reliait ces deux piliers de la vie mésoaméricaine.
Un système calendaire complexe
Contrairement à notre système relativement simple de jours, de mois et d’années, le calendrier maya impliquait une série complexe de cycles imbriqués, tels que le compte sacré de 260 jours connu sous le nom de Tzolk’in et le calendrier séculier de 365 jours, ou Haab, qui se synchronisaient une fois tous les 52 ans pour former un « un cycle calendaire global ».
Toutefois, des inscriptions trouvées sur différents sites mayas décrivent un autre décompte de 819 jours. L’analyse de ces textes glyphiques a révélé que chaque date de ce cycle était associée à l’un des quatre points cardinaux, ce qui signifie que quatre cycles de 819 jours (environ neuf ans) étaient nécessaires pour compléter l’ensemble de la série.
Connaissant les Mayas, les chercheurs ont longtemps soupçonné que ce cycle pouvait être lié à la période synodique des planètes, désignant le temps nécessaire à chacune d’entre elles pour revenir à la même position dans le ciel terrestre. Mais il se trouve que seule la période synodique de Mercure (117 jours) correspondait parfaitement à 819 lorsqu’elle était multipliée (dans ce cas par 7), ce qui avait semé la confusion quant au fonctionnement de ce complexe système calendaire.
De nouveaux éclairages
Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Ancient Mesoamerica, un duo de chercheurs de l’université de Cambridge a constaté que 20 cycles de 819 jours donnaient un total de 16 380 jours (environ 45 ans), pouvant être divisés pour correspondre à la période synodique de chaque planète.
Treize cycles synodiques de Saturne (378 jours) donnent 4 914 jours, soit exactement six fois 819, tandis que sept périodes synodiques de Vénus et trente-neuf de Jupiter correspondent respectivement à 5 et 19 cycles de 819 jours. Multiplié par 21, le cycle synodique de Mars (780 jours) correspond quant à lui à 20 cycles de 819 jours, cadrant parfaitement avec le Tzolk’in (16 380 étant un multiple de 260).
« Plutôt que de se concentrer sur une seule planète, les astronomes mayas qui ont créé le compte de 819 jours l’ont envisagé comme un système calendaire plus large, qui pourrait être utilisé pour prédire les périodes synodiques de toutes les planètes visibles, ainsi que leurs points de convergence avec le Tzolk’in et le cycle calendaire global », concluent les scientifiques.
Par Yann Contegat, le
Source: IFL Science
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