Fan de dubstep ou non, la richesse d’un artiste liée au talent d’un studio indépendant peut parfois réaliser, en quelques jours, des prouesses louables par tous. C’est le cas de Savant Ascent, un petit jeu OVNI qui a rafraîchi l’été 2013 par ses sonorités et son univers original et tranché. Branchez votre casque pour découvrir une des plus belles façons de rencontrer Aleksander Vinter et sa musique électronique.
Chanteur, producteur et DJ norvégien né le 16 avril 1987 à Oslo, Aleksander Vinter touche à beaucoup de choses avec pour fonds de commerce la musique électronique. Il a déjà produit 14 albums depuis 2009 et est ainsi considéré par la communauté comme extrêmement productif. D’ailleurs, son nom de scène, Savant, avec lequel il a signé la plupart de ses créations, évoque le syndrome du savant.
Ce diagnostic médicalement non reconnu a été défini par Darold Treffert, psychiatre américain, comme une maladie génétique ou acquise, provoquée par un trouble du développement, l’autisme par exemple, et dont le symptôme serait une excellence dans un ou plusieurs domaines de compétence. Une condition qui rendrait notre DJ hyper productif. Même si c’est plus un concept qu’un fait avéré, les 10 000 chansons déjà produites par Aleksander offrent une légende de choix pour un artiste à l’univers très marqué.
Infectieux, énergique et résolument gaming, l’univers de Savant explose autant dans sa musique que dans son graphisme, si bien qu’un jeu vidéo lui sera dédié par le D-pad Studio au cours de l’été 2013. Les fifrelins de D-Pad, amis proches de Savant, étaient en fait en vacances chez lui et se sont lancés dans le développement d’un titre unique, chargé de la promotion du dernier album orienté dubstep/cheaptune de l’artiste. 5 semaines seulement ont été nécessaires pour produire le jeu intitulé Savant Ascent et puisant allègrement dans l’univers d’Aleksander.
Ambiance retrogaming, pixels en pagaille, masque de Guy Fawkes et anciens titres se combinent dans un Savant mélange collaboratif pour offrir une œuvre aussi bien ludique, graphique que musicale. Baroque et mégalo, le personnage est l’incarnation de notre musicien imaginé par D-Pad. Une expérience qui a mal tourné aura donné naissance à un orbe de pouvoir doté de volontés, la première étant d’évincer son maître. Chassé de son donjon, Savant n’a d’autre choix que de combattre les machines infernales libérées par sa création.
Manette ou souris, les contrôles sont simples. Scène fixe et fond déroulant l’ascension effrénée vers le sommet, deux plateformes offrent un appui au héros. Déplacez-vous sur celle de gauche ou droite, en sautant ou non, voilà les seules issues. Pour tirer, on vise à 360°, un clic ou un bouton, maintenu ou martelé, et les projectiles volent dans tous les sens. Autour de vous dansent les ennemis, chargeant en nombre pour vous ramener sur terre, aux pieds de la tour. Il vous faudra tous les détruire pour arriver jusqu’au boss, jusqu’à votre usurpateur.
Une jauge, chargée au fur et à mesure des décès adverses, offrira la puissance nécessaire à vos projectiles pour défaire les plus gênants, et récupérer les fragments de CD débloquant une nouvelle musique ainsi que de nouvelles compétences et pouvoirs. Le jeu est simple, vraiment, mais pas simpliste. Le niveau de difficulté offrira de bons moments de jeu, suffisamment pour prendre le temps de maitriser les schémas tactiques ennemis, le timing et les compétences de votre héros.
Bien sûr, cela reste un projet particulier. Petite gâterie à vertu promotionnelle, n’attendez pas une durée de vie excédant quelques petites heures. Pêchu comme il faut, vous prendrez toutefois plaisir à le refaire, de temps en temps, histoire de réapprécier la bande-son et garder la main. Une fois le boss défait, vous accéderez à un nouveau mode de jeu, offrant un nouveau masque en même temps que de nouvelles compétences. Explorez alors toutes les possibilités en répétant l’histoire et en découvrant toutes les musiques.
Dans une ambiance très Fantôme de l’Opéra, Savant Ascent fait partie des petites perles méconnues et originales qu’offre la scène indépendante vidéoludique. L’occasion de dépenser quelques pièces pour découvrir un univers musical atypique en même temps qu’un jeu immersif très agréable et explosif.