Les 7 Samouraïs de Akira Kurosawa avait marqué le monde en 1954 dans un film de légende. Par son œuvre Samurai 7, Atsuhiro Tomioka a voulu rendre hommage à ces nobles combattants dans une série animée mêlant mecha steampunk et maitrise du katana. La lutte contre l’oppresseur fait rage, mais renverser l’empereur n’est peut-être qu’un simple rêve. Risquant leur vie dans des batailles épiques et dynamiques, nos héros feront tout pour sauver le village de Kanna, et bien plus encore.
Réalisé par Toshifumi Takizawa et écrit par Atsuhiro Tomioka pour le studio Gonzo, Samurai 7 est une série animée japonaise de 2004 basée sur le légendaire film de 1954 Les Sept Samouraïs du grand Akira Kurosawa. Alors que le film prend place dans le Japon médiéval du 16e siècle, la série animée se déroule dans un futur lointain. Peut-être même sur une planète différente de la Terre. Après une longue et terrible guerre entre mecha samouraïs le monde jouit d’une modeste paix, les Nobuseri ont recyclé les anciennes machines de combat pour semer le trouble et piller les récoltes des villageois.
Famine et enlèvements sont désormais le quotidien du simple peuple. L’empereur lui-même cautionne ces bandits et les utilise pour accroitre richesse et pouvoir. C’est alors que les fermiers du village de Kanna font le pari ambitieux d’engager des samouraïs pour les défendre. Sans argent, ils n’ont que du riz à proposer en échange de cette lourde tâche. La prêtresse de l’eau Kirara, sa jeune sœur Komachi et un villageois au cœur brisé, Rikichi, sont dépêchés dans les villes avoisinantes pour trouver un combattant possédant encore les valeurs de noblesse de son ordre.
Sept répondent à l’appel et retournent au village pour préparer les défenses. Shimada Kambei est le premier. N’éprouvant aucun plaisir à se battre, il vit dans l’ombre de son passé violent et chargé de tristesse. Sa sagesse et son expérience de combat, aussi bien dans la victoire que dans la défaite, en font le chef naturel du groupe et le stratège des batailles. Le second samouraï n’est autre que Katayama Gorobei. Depuis la guerre, il gagne sa vie en divertissant le peuple dans de petites animations de rue. Vétéran accompli de la grande guerre, il apportera sa clairvoyance dans les pires situations.
Okamoto Katsushiro est un jeune samouraï inexpérimenté qui aspire à devenir le disciple de Kambei. Il respecte scrupuleusement les principes du bushido, la voie du combattant, et fera preuve de force lors des affrontements. Shichiroji, lui, est l’ancien frère d’armes de Kambei. Devenus amis lors de la grande guerre, Shichiroji accepte de laisser son auberge et sa femme pour venir en aide à son camarade. Il n’utilise pas de katana mais manie très bien la lance. Sa main gauche perdue au combat a été remplacée par un prothèse munie d’un grappin.
Kikuchiyo n’est plus un homme. Il s’est débarrassé de la chair pour faire confiance au métal en transformant son corps en robot, à la manière des Nobuseri. D’un tempérament un peu soupe au lait, il est très sympathique, cause des problèmes, un peu boulet, bref, c’est le clown de la bande. Hayashida Heihachi est quant à lui plus intéressé par la nourriture que le combat. Il évite le cœur des batailles lors de la grande guerre en devenant ingénieur et deviendra le mécanicien des 7 samouraïs. Fait intéressant, il peut deviner la provenance d’un riz rien qu’en le goûtant.
Blond, mystérieux, vêtu de rouge, Kyuzo travaille comme garde du corps. Habile de ses deux épées qu’il porte dans le dos, cette fine lame se montre particulièrement efficace au combat. Son ambition sera de défier Kambei dans un duel à mort dès que l’occasion se présentera. La fine équipe au complet, c’est un combat épique pour la liberté qui s’engage contre l’homme le plus puissant du pays.
Pour ceux qui ont aimé le film Les 7 Samouraïs et qui ont un penchant pour l’animation japonaise, ces 26 épisodes de Samurai 7 seront un délice. Le steampunk mecha mixé à l’art ancestral du katana japonais font très bon ménage. Sans être un remake, ni une adaptation de l’œuvre légendaire de Akira Kurosawa, cet animé offre un hommage teinté de respect et empreint de liberté d’interprétation, approuvée par le cinéaste.
Du film nous retrouvons les personnages et leur caractère profond. La longueur de l’œuvre bien supérieure à l’original, 12h face à 200 minutes, leur offre même plus de place pour s’exprimer, le jeune Katsushiro étant le premier à en jouir. On ressent bien mieux leur personnalité et leur prise sur l’histoire se fait sentir, particulièrement lors des derniers combats, au lieu de simplement les voir suivre Shimada Kambei, leur leader. Une histoire sous-jacente est également mise en avant dans la version animée. La lutte de la classe paysanne face à l’oppression de la nouvelle classe dirigeante de marchands. Ce thème ajouté combat la critique des années 50 qui reprochait à Kurosawa de mettre en avant l’individu aux dépens du bien commun, pourtant une des valeurs nippones importantes.
La dynamique des épisodes est bonne, avec l’élaboration minutieuse du climax, rythmé par une musique adéquate. L’animation est superbe même si le dessin peut laisser sur sa faim et on déplore ces ralentis mal placés qui brisent la mesure sans concession. Mais quel plaisir de voir ces géants mécaniques mis en pièces par des virtuoses de l’épée ! Bien que minuscules, nos samouraïs n’hésitent pas à foncer tête en avant, détournant lasers et projectiles, pour atteindre les points sensibles de leurs ennemis.
Les valeurs humaines face à la valeur pécuniaire. Un combat entre le cœur et l’argent, la communauté et le pouvoir. Samurai 7 reprend l’histoire intemporelle de la lutte du peuple contre son tyran d’après un film mythique des années 50. C’est saupoudré d’originalité que l’on retrouve Les 7 Samouraïs dans des combats épiques entre l’homme empreint de noblesse et la machine dotée de puissance. Samurai 7 ravira les fans du combat à l’épée et donnera une nouvelle version de l’œuvre emblématique de Akira Kurosawa.
Par Gabriel Pilet, le
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