La régénération des membres est un phénomène extrêmement rare chez les vertébrés. Pourtant, la salamandre réussit très bien à faire repousser ses pattes arrachées. Des chercheurs viennent de comprendre comment ces amphibiens y parvenaient. Une trouvaille qui ouvre de fantastiques perspectives pour la médecine réparatrice chez les humains.
Il y a environ un an, une équipe de scientifiques mettait en évidence des cellules du système immunitaire de la salamandre, appelées macrophages, qui aident à la régénération des pattes blessées et même d’autres parties du corps. Des chercheurs de l’University College de Londres sont allés encore plus loin et ont découvert une autre composante entrant en jeu : la voie de signalisation ERK.
Les cellules musculaires des vertébrés se forment grâce à la fusion d’autres cellules en myotubes qui possèdent plusieurs noyaux. Le cycle de division est alors bloqué, ce qui empêche ces cellules de proliférer, mais aussi de se diviser à nouveau si jamais il venait à en manquer, à cause d’une blessure par exemple. Pourtant, la salamandre parvient à redémarrer la division de ses myotubes. La voie ERK (Extracellular signal-regulated Kinase) fait partie d’une famille de protéines kinases. Grâce à elle, les protéines de la cellule peuvent communiquer avec le noyau. Chez les mammifères, cela se traduit par la multiplication des cellules, ce qui pourrait être assimilé à la régénération chez la salamandre.
Les scientifiques ont donc étudié des cellules de myotubes A1 d’un spécimen de Notophtalmus viridescens. Dans une culture, il ont réussi à leur faire redémarrer leur cycle cellulaire. Ils ont également découvert que la voie ERK réduisait l’activité de la protéine p53, qui bloque ce même cycle de prolifération. L’ERK a créé un autre effet : réduire de moitié les niveaux de Sox6, une autre protéine qui permet la formation des muscles.
En faisant des expériences sur des myotubes de souris, les chercheurs ont compris qu’ils pouvaient activer la voie ERK de manière temporaire, mais pas permanente comme chez la salamandre. Cela pourrait être la raison pour laquelle les mammifères ne parviennent pas à régénérer leurs membres. Il ne reste plus qu’un moyen d’y parvenir de façon pérenne pour trouver un remède potentiel pouvant régénérer les tissus musculaires de mammifères et par conséquent des humains.
Cette étude scientifique est vraiment très prometteuse ! Si les chercheurs arrivent à reproduire le cycle de régénération des salamandres, cela pourrait mener à des traitements révolutionnaires pour les humains. Nous pourrions faire repousser nos membres perdus ! Pensez-vous que les manipulations cellulaires de ce genre soient une bonne chose pour rendre l’Homme plus performant ?
Par Tristan Blanchard, le
Source: Futura Sciences