La Roue du temps est l’une des séries de romans de fantasy ayant eu le plus de succès depuis le courant des années 90. Imaginée et écrite par Robert Jordan, ce dernier meurt avant d’avoir pu finir sa saga, laissant la charge à Brandon Sanderson qui put achever l’oeuvre à l’aide des notes laissées par Jordan. Une oeuvre colossale de quatorze volumes, tous plus passionnants les uns que les autres.
Au début, le Créateur forgea l’univers et la Roue du temps, qui tourne et tisse les différents Âges en utilisant la vie des hommes et des femmes pour ses fils. Certains humains sont capables de canaliser le pouvoir de la roue. Regroupés dans une société qui les réunit sous le nom d’Aes Sedai, ils peuvent utiliser leurs pouvoirs de manières incroyables. Chacun de ces Aes Sedai est gardé par des Champions, des maîtres d’armes dont la formation consiste exclusivement à protéger les Aes Sedai. Lorsque l’aventure commence, on fait la connaissance de Rand, Perrin et Mat, trois jeunes villageois de la région des Deux-Rivières du pays de l’Andor. Un village si reculé que les habitants eux-mêmes ignorent qu’ils font partie d’un royaume.
Si on fait leur connaissance, c’est que l’Aes Sedai Moiraine Damodred et son champion Lan arrivent au village pour venir récupérer un jeune homme en particulier. Celui-ci serait en effet recherché par le Ténébreux, soit le seigneur des ténèbres et les Aes Sedai sont bien décidés à mettre la main dessus avant lui. Seulement une fois au village, Moiraine n’arrive pas à savoir lequel des trois est le bon et décide de tous les emporter. En chemin, ils emportent également deux de leurs amis : Egwene et Nynaeve, qui seraient capables selon Moiraine de développer les pouvoirs communs aux Aes Sedai. Le premier volume se concentre donc sur l’équipe fuyant les serviteurs du seigneur des ténèbres pour rejoindre la cité des Aes Sedai.
Un schéma narratif qui n’est pas sans rappeler la première partie des aventures de Frodon lorsqu’il quitte la Comté avec ses amis pour rejoindre Gandalf à Bree alors que les Nazgûls poursuivent les hobbits. Pourtant, avec La Roue du temps, on n’est pas en Terre du Milieu mais… sur Terre ! Enfin, une version à la fois future et passée de la Terre, où des âges entiers se sont écoulés depuis notre époque et/ou le monde a connu de nouveaux commencements et des changements géologiques astronomiques selon les mouvements de la Roue. Mais similaire à l’oeuvre de Tolkien, celui de Jordan possède sa propre mythologie, son histoire gigantesque et des centaines de personnages.
C’est un choix délibéré puisque c’est la volonté de Jordan d’avoir rapproché le style de son premier livre de celui de La Communauté de l’Anneau après avoir passé plusieurs années à réécrire ses chapitres. Jordan écrivait alors à l’époque pour Tor Books et son directeur, Tom Doherty, était convaincu du potentiel de La Roue du temps, le qualifiant de la plus grande série de fantasy depuis Le Seigneur des Anneaux. Confiant dans le projet de Jordan, il envoie des copies gratuites à tous les libraires des États-Unis pour générer l’intérêt du public. Mission accomplie puisque le volume se vend très bien puis double à la sortie du second.
Et il y a honnêtement de quoi avec un univers si fascinant. S’il l’est, ce n’est pas par hasard puisqu’il s’inspire de la mythologie nordique et celtique ainsi que du folklore asiatique ou encore du bouddhisme et du taoïsme pour ce qui est de la réincarnation, de l’équilibre du cosmos et du respect de la nature. L’autre élément capital tout au long de la saga de Jordan est la relation entre hommes et femmes, qui se démarquent déjà au sein des Aes Sedai puisque leurs capacités et utilités ne sont pas les mêmes. Jordan écrit sans relâche les six premiers livres puis baisse de rythme en sortant un roman tous les deux ans.
En 2006, on apprend qu’il est atteint d’amylose, une maladie orpheline grave lui laissant que peu de temps à vivre. Conscient de cela, Jordan prépare une masse considérable de notes pour qu’on puisse finir la série à sa place s’il devait être emporté. Il meurt le 16 septembre 2007 et c’est Brandon Sanderson qui sera choisi par Tor Books pour compléter les derniers livres en utilisant tout ce qu’avait laissé Jordan derrière lui : des carnets de notes, des chapitres déjà écrits et des enregistrements audio. Les fans se consolent en sachant que tout est conforme à la volonté de l’artiste et que malgré la mort, l’histoire a pu avoir la fin qu’elle méritait.
Avec près de 50 millions d’exemplaires vendus, La Roue du temps est l’un des grands succès de l’histoire de la littérature de fantasy et respecte tous ses codes. On se souvient surtout de la saga pour son monde extrêmement recherché, ses nombreuses intrigues et ses 1 800 personnages répandus sur 14 livres ! Un succès dont on se souviendra et qu’il ne faut louper sous aucun prétexte si vous aimez la fantasy. Avez-vous déjà lu l’oeuvre de Robert Jordan ?
Par Florent, le