Créé à l’initiative du Premier ministre thaïlandais, ce robot est capable de déterminer si votre plat est bon ou non. Autrement dit, s’il est conforme aux standards mis en place par le gouvernement. DGS vous détaille cette innovation insolite qui risque de révolutionner le monde de la restauration.
Le Comité Delicious Thai, financé par le gouvernement, décrit leur robot comme « une machine intelligente qui mesure le goût et la senteur des ingrédients grâce à des capteurs pour agir comme un critique culinaire ». L’idée est venue du fait que la nourriture thaïlandaise à travers le monde reste très controversée, particulièrement par les Thaïlandais eux-mêmes lorsqu’il s’agit de goûter les aliments à l’étranger. Certains ingrédients tels que le citron vert, le tamarin (un fruit) et le galangal (une racine aromatique) ne sont pas disponibles instantanément hors du pays et parfois, les restaurants se rabattent sur des épices de substitution, ce qui n’est pas apprécié de tout le monde, notamment du Premier ministre, Madame Yingluck Shinawatra.
Lors d’un voyage à New York, elle a remarqué qu’il existait un système d’inspection sanitaire bien en place. Une règle qui n’existe pas dans son pays et qu’elle a souhaité instaurer, autant pour mettre les mauvais restaurants mal à l’aise que pour les pousser à cuisiner de la meilleure nourriture. Le projet de création du robot goûteur était né. Il a nécessité environ 700 000 euros pour son développement. Ainsi, une fois que les restaurants ont été approuvés par cette machine, ils peuvent bénéficier du nouveau logo officiel créé pour l’occasion. Il existe également une application mobile sur laquelle vous pouvez lire les recettes approuvées par le gouvernement (à hauteur d’une dizaine pour le moment).
Un homme d’affaires nommé Nakah Thawichawatt tente déjà de commercialiser ce robot à hauteur de 14 500 euros dans les ambassades thaïlandaises et les pays où se trouvent beaucoup de restaurants thaïlandais. Concrètement, l’appareil évalue la nourriture en mesurant sa conductivité à différents voltages. Environ 10 capteurs sont utilisés pour produire la bonne signature chimique. Mais même les meilleurs ordinateurs ne peuvent pas juger le bon goût. La nourriture est donc comparée à un standard provenant d’une base de données créée selon les préférences populaires après divers tests. La recette qui gagne le concours est donc entrée dans le programme du robot qui se basera dessus pour évaluer les autres, qui obtiendront une note sur 100.
« En temps normal, nous disons que tout ce qui est inférieur à 80 sur 100 ne correspond pas au standard », explique Thawichawatt. « Peut-être parce que les étrangers préparent leurs plats différemment. » Traditionnellement, le laboratoire de la cuisine thaï est la rue. De nombreux chefs travaillent dans des cuisines qui se composent simplement d’un grand wok installé sur un chariot à roulettes. L’un de ces cuistots a été interrogé. Thaweekiat Nimmalairatana, 35 ans, donne son avis sur la notion de recette standard : « J’utilise ma langue pour savoir si c’est délicieux ou non. Je pense que le gouvernement devrait simplement utiliser des humains pour juger l’authenticité d’un plat. »
Cette machine capable de déterminer la bonne composition d’un plat est vraiment intéressante ! Toutefois, pour savoir si nous aimons de la nourriture servie au restaurant, nos meilleurs outils restent encore notre langue et notre palais :D. Certains d’entre nous à la rédaction estiment tout de même que ce robot pourrait servir à améliorer les conditions sanitaires de certains lieux et pas uniquement dans les établissements de cuisine thaïlandaise ! Pensez-vous que la technologie vous permettra à terme de mieux manger ?
Par Tristan Blanchard, le
Source: New-York Times