Depuis la Station spatiale internationale (ISS), un astronaute a été capable de contrôler avec une extrême précision des robots présents sur Terre. Développé par l’Agence spatiale européenne (ESA), ce programme représente une grande avancée quant aux missions prévues sur la Lune et sur Mars. SooCurious vous en dit plus sur ce projet fascinant.
C’est en collaboration avec le TU Delft Robotics Institute que l’ESA a effectué des tests afin d’expérimenter une interface inédite pour contrôler des robots. En utilisant une nouvelle technologie haptique, l’astronaute Andreas Mogensen, alors en mission sur l’ISS, a été capable de manier des rovers tout en ressentant leurs mouvements (retour de force). La nouveauté réside également dans l’utilisation de plusieurs robots qui accomplissent des tâches de manière collaborative. Ces tests ont été préparés minutieusement pendant plusieurs mois, bien avant qu’Andreas Mogensen ne s’envole pour l’ISS.
Une fois en orbite, l’astronaute a tenté avec succès de prendre le contrôle d’un rover afin de placer une cheville dans un petit trou. A 400 kilomètres au-dessus de la Terre, il a pu manier l’engin, le garer, et manipuler son bras robotisé afin d’accomplir la tâche. Il s’agit de la première fois qu’une personne arrive à contrôler un robot depuis l’espace avec un retour de force aussi précis.
Un autre test a été mené par les chercheurs de l’ESA dans une base située aux Pays-Bas. Andreas Mogensen, toujours en orbite dans l’ISS, a manié un rover baptisé Eurobot dans une simulation de mission de dépannage sur la Lune. Cette fois, un autre robot contrôlé depuis un centre de l’Agence spatiale en Allemagne, a été déployé aux côtés du rover pour qu’ils effectuent les réparations conjointement. Une expérimentation qui s’est avérée être un véritable succès.
Ces réussites sont encourageantes pour l’avenir de l’exploration spatiale, notamment pour des missions sur la Lune ou sur Mars. Le développement de la technologie mise au point par l’ESA pourrait également permettre d’effectuer des missions plus difficiles, comme l’exploration de planètes totalement hostiles à l’Homme, comme Vénus par exemple. Toutefois, la téléopération dans l’espace exige que la personne contrôlant le robot soit relativement proche de ce dernier : une transmission entre la Lune et la Terre s’effectue en 1,3 seconde. C’est pourquoi les rovers autonomes comme Curiosity semblent pour l’instant plus adaptés pour de telles missions.
Dans l’idéal, les robots devraient pouvoir fonctionner en autonomie comme c’est le cas aujourd’hui et être contrôlés par un humain pour les tâches délicates. Imaginez de quoi nous serions capables si nous pouvions stationner en orbite d’une planète afin de manipuler des robots explorant celle-ci. Pensez-vous que l’exploration spatiale devrait être effectuée uniquement avec des robots ou que l’expérience humaine est bien plus importante ?
Par Mathilde Rochefort, le
Source: ieee spectrum