Portrait d’un rhinocéros via Shutterstock
Imposants et majestueux, les rhinocéros ont traversé les âges jusqu’à nos jours. Mais désormais, ils sont pourtant gravement menacés d’extinction à cause des activités humaines, ce qui force quelques défenseurs de ces animaux à entreprendre des initiatives audacieuses.
En Afrique du Sud, et notamment dans le célèbre parc Kruger, résident les trois quarts de la population mondiale de rhinocéros. Mais ces magnifiques animaux sont gravement menacés à cause de la déforestation et du braconnage, qui a augmenté de 3000 % sur les 5 dernières années. Par exemple, rien qu’en 2015, 1338 spécimens ont été abattus dans le monde et 1115 l’ont été rien qu’en Afrique du Sud.
Très prisées des chasseurs, les cornes de rhinocéros contiennent de la kératine qui, une fois en poudre, aurait un effet thérapeutique. En Asie, par exemple, le produit est très apprécié de la population, bien que la science n’ait pas pu confirmer l’efficacité de ce produit.
Dès lors, pour protéger ces superbes animaux, la mesure a été prise de les déplacer en Australie afin de pouvoir les élever et les faire se reproduire en toute tranquillité. Ray Dearlove, Sud-Africain de 68 ans installé en Australie et co-fondateur du projet « Rhinocéros en Australie », est à l’origine de l’initiative : « Nous comptons déplacer 80 rhinocéros sur une période de 4 ans. Nous pensons que cela va permettre d’obtenir un élevage qui pourra se reproduire », explique-t-il.
Dans un premier temps, 6 de ces gigantesques mammifères herbivores vont donc être déplacés à 11 000 kilomètres de leur territoire. Un trajet qui vise à évaluer la faisabilité réelle du projet et qui donne des sueurs froides à Ray Dearlove, qui précise que le processus « est compliqué et cher ».
Car le transfert d’un seul rhinocéros revient à 60 000 dollars, soit environ 40 000 euros. Et avec 80 spécimens – sur les 8400 à 9400 que compte l’Afrique du Sud – à envoyer de l’autre côté de l’océan Indien, l’initiative pourrait coûter au total plus de 3 millions d’euros.
Outre le prix et la logistique du transfert des animaux, Ray Dearlove va également devoir faire face à deux difficultés majeures qui lui ont été imposées : mettre les rhinocéros en quarantaine durant les 2 mois précédant leur envoi, puis les isoler une nouvelle fois à leur arrivée dans un zoo pendant le même laps de temps.
Cette initiative audacieuse n’est cependant pas la première du genre puisque la ministre sud-africaine de l’Environnement, Edna Molewa, a déclaré que « plus de 100 rhinocéros en moins d’un an et demi ont été emmenés dans des parcs nationaux ou des réserves privées au Botswana ».
Dans ce pays situé juste au nord de l’Afrique du Sud, les autorités « ont une stratégie anti-braconnage organisée et très dure » selon Les Carlisle, de l’ONG « Rhinocéros Sans Frontière », partenaire du programme. Ainsi, au Botswana, les forces de défense des animaux « ont le feu vert pour abattre les braconniers armés qu’ils rencontrent dans les parcs » ajoute le spécialiste.
Même si les mesures entreprises pour la sauvegarde des rhinocéros semblent extrêmes, elles sont certainement nécessaires pour protéger les quelques spécimens restants d’une espèce qui prospérait il y encore quelques centaines d’années. Si la lutte contre les braconniers vous intéresse, découvrez l’initiative de ce journaliste qui a fabriqué de fausses défenses d’éléphants pour traquer un large réseau de braconnage d’ivoire.
Par Maxime Magnier, le
Source: Sciencepost
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Catégories: Écologie, Actualités