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Le réveil d’un trou noir supermassif observé pour la première fois

Sa masse correspond à celle d’un million de Soleils

— © ESO / M. Kornmesser

La luminosité inhabituelle d’une galaxie très (très) lointaine a été retracée jusqu’à son trou noir central. Selon les chercheurs, il s’agit de la première observation directe du réveil d’un tel objet, se révélant 1 million de fois plus massif que le Soleil.

Noyau galactique actif

Située à environ 300 millions d’années-lumière, dans la constellation de la Vierge, la galaxie SDSS1335+0728 avait attiré l’attention des astronomes en décembre 2019, suite à la détection par l’observatoire californien Zwicky Transient Facility d’une augmentation soudaine et spectaculaire de sa luminosité.

Afin de mieux cerner la cause de ce phénomène, les chercheurs ont passé au crible les données la concernant, amassées au cours des dernières décennies par les télescopes terrestres et spatiaux. Cette vaste analyse a révélé que sa luminosité avait doublé dans l’infrarouge moyen, quadruplé dans les longueurs d’onde ultraviolettes, et était multipliée par dix dans le domaine des rayons X.

À ce stade, l’hypothèse principale est qu’il s’agisse de la naissance d’un noyau galactique actif, lorsqu’un trou noir supermassif commence à consommer voracement la matière qui l’entoure.

« Les noyaux actifs de galaxie émettent un large spectre lumineux car le gaz autour du trou noir se réchauffe et devient incandescent, et les particules de poussière environnantes absorbent certaines longueurs d’onde et en réémettent d’autres », expliquent les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Astronomy and Astrophysics.

Perturbation par effet de marée exotique

Bien que ce scénario soit nettement moins probable, il pourrait également s’agir d’une forme exotique de « perturbation par effet de marée ». Lorsqu’une étoile malchanceuse s’approche suffisamment près d’un trou noir pour que la monstrueuse attraction gravitationnelle de ce dernier l’étire et lui arrache d’importantes quantités de matière.

Comme le souligne Paula Sánchez-Sáez, de l’Observatoire européen austral, les flashs lumineux caractéristiques de tels évènements n’éclairent généralement les galaxies que pendant quelques centaines de jours, quand la luminosité inhabituelle de SDSS1335+0728 persiste maintenant depuis plus de quatre ans.

Par Yann Contegat, le

Source: The Guardian

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