
Sur une île située au large de la péninsule antarctique, des chercheurs ont découvert les restes et différents effets personnels d’un météorologue britannique disparu il y a près de sept décennies.
Dennis « Tink » Bell
À la fin des années 1950, Dennis « Tink » Bell effectuait une mission de deux ans pour le Falkland Islands Dependencies Survey, ancêtre du British Antarctic Survey (BAS). Lors de la traversée d’un glacier de l’île du Roi-George durant le mois de juillet 1959, l’homme âgé de 25 ans est tombé dans une crevasse. Alerté par ses cris, son collègue lui a lancé une corde, qui s’est rompue lors de sa remontée.
Souffrant de graves gelures, ce dernier a été contraint de regagner la base afin d’alerter le reste de l’équipe, mais des conditions météorologiques dantesques ont empêché toute nouvelle tentative de sauvetage de Bell (premier en partant de la droite sur l’image du tweet visible plus bas).
Selon Ieuan Hopkins, du BAS, les missions en Antarctique étaient particulièrement périlleuses dans les années 1950 et 1960. « Vous aviez en moyenne 1 chance sur 100 de ne pas en revenir », souligne-t-il. « Ses environnements hostiles ont coûté la vie à plusieurs confrères [dont les restes n’ont jamais été retrouvés]. »
The remains of a meteorologist who fell to his death on an Antarctic glacier 66 years ago have been found and brought back to the UK. https://t.co/Fs7tHb2GpO
— New Scientist (@newscientist) August 12, 2025
Des fragments d’os recrachés par le glacier
Début 2025, une équipe de la station antarctique polonaise Arctowski, sur l’île du Roi-George, a découvert des ossements humains au pied du glacier qui avait « avalé » Bell 66 ans plus tôt. « On pourrait les comparer à d’immenses sèche-linges », illustre Hopkins. « Le fait que seuls des fragments d’os aient été retrouvés donne une idée des forces en jeu. »
Si la présence de différents objets (équipement radio, lampe torche, bâtons de ski, montre-bracelet, couteau et embout de pipe en ébonite) suggérait fortement qu’il s’agissait des restes du météorologue disparu, leur séquençage génétique était nécessaire pour le confirmer.
Transportés jusqu’aux Malouines par le navire de recherche Sir David Attenborough, ils ont été rapatriés par avion au Royaume-Uni, où des comparaisons impliquant des échantillons d’ADN du frère et de la soeur de Bell ont été réalisées. « Lorsque je leur ai annoncé la nouvelle, ils ont été stupéfaits » explique Denise Syndercombe Court, du King’s College de Londres.
Les plus anciens restes humains jamais découverts en Antarctique remontent au début du XIXe siècle.