Bien qu’il ne s’agisse pas d’arachnides, les araignées de mer géantes présentent des similitudes morphologiques avec leurs homonymes terrestres. Des chercheurs ont récemment percé quelques-uns des secrets les mieux gardés de ces étranges créatures marines.
Colossendeis megalonyx
La reproduction des araignées de mer géantes de l’Antarctique (Colossendeis megalonyx) a longtemps intrigué les scientifiques. Jusqu’à très récemment, ils ne savaient rien de l’écologie reproductive, de l’embryologie ou du développement larvaire des plus grandes représentantes (pouvant mesurer jusqu’à 30 centimètres de diamètre) de la famille des Colossendeidae.
Ce n’est que récemment que des chercheurs de l’université d’Hawaï se sont penchés sur cette facette largement obscure de leur existence. À l’occasion d’une expédition dans l’Antarctique, l’équipe a prélevé plusieurs spécimens d’araignées de mer et les a placés dans des bassins afin de documenter leurs habitudes reproductives.
Parmi les groupes étudiés, deux ont produit des milliers d’œufs minuscules contenus dans un nuage gélatineux. À l’instar de nombreux animaux à sang froid vivant dans cette région du globe, leur développement était particulièrement lent : les premières larves, incapables de nager, ont éclos environ huit mois après la ponte.
Stratégie reproductive intermédiaire
Il s’est également avéré que les parents mâles jouaient un rôle inattendu au cours de ce processus. Pendant trois jours, l’un d’entre eux s’est occupé étroitement d’une grappe d’oeufs, ce qui a permis leur compactage et leur adhésion au substrat rocheux.
Globalement, l’observation de ces « soins post-ponte aux embryons non couvés » suggère une stratégie évolutive à mi-chemin entre la reproduction libre et la couvaison paternelle (où les mâles portent les oeufs jusqu’à ce qu’ils éclosent) observée chez d’autres espèces d’araignées de mer.
Selon Amy Moran, auteure principale de la nouvelle étude, publiée dans la revue Ecology, de tels travaux s’avèrent essentiels pour comprendre la biologie de ces créatures atypiques, ainsi que d’autres, vivant dans l’une des parties les moins étudiées de l’océan.
Par Yann Contegat, le
Source: IFL Science
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