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Découvrez le roman Rendez-vous avec Rama, cette œuvre incontournable de la science-fiction

Arthur C. Clarke, Robert Heinlein et Isaac Asimov étaient considérés comme les Trois Grands de la science-fiction. Rendez-vous avec Rama est l’un des coups de maître de Clarke, marquant à jamais ce genre littéraire visionnaire. Dans un cadre de hard science-fiction, il nous embarque dans un voyage fascinant, mystérieux et inoubliable, ponctué d’horreur et d’émerveillement. Retour sur cette oeuvre incontournable !

 

Vous avez peut-être déjà entendu des scientifiques de la NASA ou de l’ESA expliquer qu’il faudrait un système de protection bien plus perfectionné que ce que l’on a actuellement contre les météorites et astéroïdes qui pourraient potentiellement venir du fin fond de l’espace et rentrer en collision avec notre belle planète par hasard. Mais comme souvent dans l’Histoire humaine, il faudra certainement attendre une tragédie pour faire réagir. Les prémices de Rendez-vous avec Rama partent exactement de ce postulat. En 2077, une météorite s’écrase dans la partie nord de l’Italie, détruisant une large portion du pays et tuant plus de 600 000 personnes.

 

 

Le gouvernement de la Terre met en place Spaceguard, un dispositif pouvant nous prévenir de toute arrivée de grands objets venus de l’espace et se dirigeant dans la direction de notre planète mère. Depuis, cette fois dans notre monde, un vrai programme lancé par la NASA ayant le même but fut fondé et reprit le nom du système inventé par Arthur C. Clarke dans son roman. Dans l’histoire, tout se passe bien jusqu’à ce qu’un beau jour de l’an 2131, Spaceguard détecte un objet vers l’orbite de Jupiter qu’il catégorise comme un astéroïde et baptisé 31/439. Sa vitesse est précise, 100 000 km/h. Sa trajectoire indique que l’objet vient du plus profond de l’espace et ne compte pas orbiter le Soleil.

 

 

Sa taille gigantesque et le fait que l’objet tourne sur lui-même toutes les quatre minutes à une vitesse folle piquent la curiosité de la communauté scientifique qui rebaptise l’objet Rama, en l’honneur du personnage de la mythologie hindoue. Pour en savoir plus, ils envoient Sita, une sonde lancée depuis la lune de Mars, Phobos. Lorsque cette dernière renvoie les premières photographies de l’astéroïde, les scientifiques sont abasourdis : on y voit un cylindre parfaitement lisse de 20 kilomètres de diamètre et de 54 kilomètres de long. L’Humanité vient de découvrir la première trace de vie extraterrestre. Immédiatement, alors que l’homme s’est déjà répandu dans tout le système solaire, les gouvernements des différentes planètes mettent en place une mission pour étudier Rama.

 

 

L’arrivée du vaisseau Endeavour commandé par le célèbre Bill Norton lance le récit. Rama allant tout droit dans le vide spatial, le temps est limité avant qu’il ne disparaisse à jamais loin de notre système. Une fois sur la structure, l’équipe d’une vingtaine de personnes découvre un mécanisme à trois serrures permettant de pénétrer à l’intérieur du vaisseau. Ils y découvrent un monde entier construit sur la surface intérieure du cylindre. Un océan, des mers, des vallées, des villes, des rues, des monts et des rivières. Une atmosphère, de l’oxygène. Un émerveillement pour l’équipage et le lecteur ne pouvant contenir son excitation face à cette découverte exceptionnelle rendue plus vraie que nature par l’écriture précise et scientifique de Clarke.

Alors que de prime abord, l’équipage de Norton semble être seul dans cette structure gigantesque, de terribles bruits métalliques se font parfois entendre, laissant à penser que quelque chose vit à l’intérieur de Rama. Peut-être quelque chose qu’il aurait mieux valu ne pas déranger ? Ces quelques touches de suspense et d’horreur sont parmi les plus terrifiantes de la hard science-fiction. L’exploration est si méticuleuse et réaliste que la terreur de l’inconnu prend le lecteur au coeur. On ne sait pas à quoi s’attendre et on sursaute au moindre bruit. Alors que l’équipe poursuit son exploration, chaque élément découvert soulève trois nouvelles questions. Trois est d’ailleurs un chiffre important dans l’histoire. Qui que soient les créateurs de Rama, ils semblent tout faire par trois.

 

 

La question pour les gouvernements du système solaire, c’est de savoir si Rama est une menace pour l’Humanité. Toute la question morale est là. Faut-il donner le bénéfice du doute à cette structure étrange ? La réaction de notre espèce à la vie extraterrestre envoie un message très clair. Prend-on le risque de rester à ne rien faire alors que Rama pourrait très bien être un objet-espion, un éclaireur ou même une arme ? Et si on passe à l’attaque, ne risque-t-on pas d’antagoniser une espèce dont le niveau technologique est clairement supérieur au nôtre ? Alors que les politiciens se font un avis tranché sur la question, l’équipage à l’intérieur de Rama ne voit pas les choses du même oeil.

 

 

Rendez-vous avec Rama récolte le prix Nebula et le prix British Science Fiction de 1973. L’année suivante, il récupère le Hugo et le Locus. Un grand chelem de prix littéraires pour l’une des oeuvres incontournables de la science-fiction. Les heures de réflexion qu’a passées Clarke à fabriquer Rama de toutes pièces dans son esprit n’ont pas été vaines. Rama parait plus vrai que nature. Le rythme de la narration ne vous laisse presque pas reprendre votre souffle alors que vous oscillez entre terreur et fascination de l’inconnu. Vous en apprenez beaucoup, mais vous ne saurez jamais tout. Ce qui est percutant, c’est cette incarnation d’un univers froid et gigantesque qui n’est pas intéressé par nous, mais par lequel nous sommes irrémédiablement attirés.

 

Se débarrassant des fioritures du récit fantastique pour délivrer l’histoire la plus précise et réaliste possible, Clarke nous plonge dans l’atmosphère mystérieuse et parfois horrifique d’un vaisseau extraterrestre d’origine inconnue. Une prouesse d’imagination et une leçon de narration, Rendez-vous avec Rama est l’un des chefs-d’oeuvre de la science-fiction. À ne louper sous aucun prétexte. Avez-vous déjà lu une oeuvre d’Arthur C. Clarke ?

Par Florent, le

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