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Un Américain sur cinq a déjà eu une relation amoureuse avec une IA, selon une étude

L'amour 2.0 est dangereux et les effets psychologiques restent largement sous-estimés

Un homme qui utilise ChatGPT
Un homme qui utilise ChatGPT

Une étude récente révèle une tendance aussi intrigante qu’inquiétante : de plus en plus d’Américains se disent prêts à croire que l’intelligence artificielle peut devenir un véritable partenaire amoureux. Entre confidences intimes, déclarations d’amour et temps passé à discuter avec des chatbots, l’IA semble franchir une nouvelle frontière, mais à quel prix ? Explications.

L’IA, une « partenaire » de plus en plus présente

Selon une enquête de Fractl menée auprès de 1 000 adultes américains, un utilisateur d’IA sur cinq estime désormais qu’une relation romantique entre un humain et un chatbot peut être authentique. Plus surprenant encore, 3 % des sondés admettent déjà considérer leur chatbot comme leur partenaire amoureux.

Le phénomène s’accompagne de comportements révélateurs : un tiers des utilisateurs d’IA générative partage des secrets personnels avec son chatbot, et près d’un sur cinq lui a donné un prénom. Certains y consacrent même trois à cinq heures de conversation par semaine. L’engouement est tel que les recherches en ligne pour « psychose de l’IA » ont bondi de 2 285 %.

Entre illusion d’amour et risques bien réels

Pour Alexandra Cromer, conseillère professionnelle chez Thriveworks, ces sentiments relèvent d’un « état d’esprit de déni » : l’IA n’est pas sensible et ne fait que refléter les informations qu’on lui fournit. Une véritable relation implique deux êtres autonomes capables de s’engager librement, insiste-t-elle.

Le Dr Wendy Walsh, experte en relations, nuance : les émotions ressenties face à une IA peuvent déclencher une chimie cérébrale comparable à l’amour, ce qui explique que certains utilisateurs y trouvent une forme de réconfort. Ce phénomène attire notamment des personnes en proie à la solitude : individus au profil autistique ou présentant un attachement anxieux, pour qui la régularité des échanges avec l’IA peut devenir rassurante.

Mais Alexandra Cromer met en garde. Ces « liaisons » pourraient entraîner isolement social, dépression, repli sur soi et même encourager des schémas de pensée délirants.

Vers un futur amoureux… artificiel ?

En Chine, où la démographie a créé un surplus d’hommes célibataires, des petites amies virtuelles par IA aident déjà certains à se sentir connectés et moins frustrés. De quoi soulager certaines tensions sociales, selon Wendy Walsh. Pourtant, l’experte rappelle que l’avenir des relations humaines dépend toujours de notre capacité à créer de véritables liens. Son souhait : que la technologie, aussi séduisante soit-elle, ne fasse pas disparaître les rencontres bien réelles qui permettent à notre espèce de perdurer.

Alors, l’IA est-elle en passe de devenir un nouvel acteur de l’amour ou ne restera-t-elle qu’une illusion, aussi réconfortante que trompeuse ?

Par ailleurs, voici comment se terminera une guerre entre l’intelligence artificielle et l’humanité.

Par Cécile Breton, le

Source: Newsweek

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