De nouvelles analyses génétiques ont révélé que la souris de Gould, qui n’avait plus été aperçue depuis 1895 et que l’on pensait auparavant confinée au continent, survivait actuellement sur une petite île au large de celui-ci.
Une heureuse redécouverte
Détaillée dans la revue PNAS, cette redécouverte est intervenue à la suite d’analyses visant à étudier la diversité génétique des rongeurs australiens disparus. Emily Roycroft et ses collègues de l’université nationale australienne de Canberra ont comparé des échantillons d’ADN de huit espèces différentes, obtenus à partir de spécimens conservés des collections de musées australiens et anglais, à ceux de leurs parents vivants.
De façon assez inattendue, il s’est avéré que les souris de Djoongari (Pseudomys fieldi), vivant sur une île de la baie Shark, au large de la côte australienne occidentale, étaient en fait des souris de Gould (Pseudomys gouldii).
« Le fait qu’un magnifique petit animal, autrefois répandu dans la majeure partie de l’Australie, ne soit pas une espèce éteinte comme on le craignait, est une excellente nouvelle », estime Kristofer Helgen, directeur de l’Australian Museum Research Institute. « Cela nous offre une seconde chance de sauver cette espèce menacée, et nous ferons de notre mieux pour la saisir. »
L’équipe a par ailleurs constaté que la diversité génétique des souris de Gould et d’autres rongeurs (aujourd’hui disparus) collectés au XIXe siècle était relativement élevée. Ce qui suggère que ces espèces possédaient alors des populations importantes et potentiellement stables, et réfute l’idée qu’elles étaient déjà en voie de disparition avant que les Européens ne colonisent l’Australie.
Des rongeurs endémiques décimés par les prédateurs introduits par les colons européens
Selon Roycroft, la colonisation européenne pourrait avoir contribué à ces extinctions par l’introduction d’animaux tels que les chats et les renards, qui ont décimé la faune indigène, des changements dans les pratiques indigènes de gestion du feu, l’introduction de nouvelles maladies ainsi que la destruction de l’habitat due à l’industrialisation et au défrichement des terres pour l’agriculture.
« Considérer la souris de Gould comme une espèce éteinte était prématuré », estime Karl Vernes, de l’université de Nouvelle-Angleterre. « L’île où elle survit est assez isolée et les chats et le renards n’y sont jamais parvenus. C’est donc un peu par chance, je pense, qu’elles persistent dans ce paysage. »
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
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