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On la pensait éteinte : 50 ans après son unique observation, cette espèce de requin refait surface

Un squale discret

Requin Taupe
Image d’illustration — wildestanimal / Shutterstock.com

Plus d’un demi-siècle après sa description scientifique, basée sur un seul spécimen, une insaisissable espèce de requin évoluant dans le Pacifique a récemment été redécouverte.

Gogolia filewoodi refait surface

Avant cela, la première et unique observation confirmée de Gogolia filewoodi, se distinguant essentiellement par sa nageoire dorsale surdimensionnée, remontait à 1973. Lorsqu’une femelle enceinte avait été collectée dans la baie de l’Astrolabe, en Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Dans le cadre d’un projet visant à améliorer la conservation des requins et des raies, Jack Sagumai, du Fonds mondial pour la nature (WWF), et ses collègues ont examiné les rapports réalisés par les pêcheurs locaux.

En examinant les clichés les accompagnant, ils ont découvert avec surprise que cinq squales à la morphologie inhabituelle avaient été capturés près de l’embouchure du fleuve Gogol en mars 2020. Mesurant moins d’un mètre de long, ceux-ci se sont révélés être des femelles. En 2022, c’est cette fois un mâle qui avait été photographié.

S’il s’agit d’une importante redécouverte scientifique, les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans le Journal of Fish Biology, rappellent que des observations ponctuelles de G. filewoodi avaient été faites dans la même zone au cours des dernières décennies, principalement par des pêcheurs de tambours.

— © Sagumai et al. / Journal of Fish Biology 2025

Squale discret

Ce requin discret évoluerait exclusivement dans les eaux profondes et saumâtres de cette partie de la baie de l’Astrolabe.

« Nous pourrions avoir affaire à une espèce microendémique [à l’aire de répartition très limitée] », estime David Ebert, de l’université d’État de San José. « Il est également possible que G. filewoodi était autrefois répandue en Indonésie et en Papouasie-Nouvelle-Guinée, et que les récentes observations concernent son ultime population. »

En collaboration avec des chercheurs australiens et américains, Sagumai procédera prochainement au séquençage génétique de deux des spécimens collectés il y a quelques années. « Cela nous permettra de créer une base de données génétique qui favorisera la surveillance et la protection de l’espèce », conclut-il.

Plus tôt ce mois-ci, des scientifiques avaient annoncé la découverte d’un requin nourrice orange vif au Costa Rica.

Par Yann Contegat, le

Source: New Scientist

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